Iran : Révolte ou révolution ?

La soudaine crise de manifestations en Iran révèle, au-delà de leur déclencheur surtout économique, que le pays est traversé par des tensions d’autant plus dangereuses qu’elles touchent à la cohésion d’ensemble de tout le régime, dans une région où l’opposition entre sunnites et chiites augmente fortement.

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FAITS

La fin de l’année 2017 a vu de nombreuses manifestations se répandre sur tout le territoire de l’Iran. C’est à Machhad, deuxième ville du pays, située à l’est de celui-ci et tournée vers les voisins centrasiatiques, que le mouvement protestataire a débuté le 28 décembre 2017. Il s’est rapidement étendu dans environ une quarantaine d’autres villes. Cependant, les effectifs des groupes de manifestants n’ont jamais été très nombreux, même si les chiffres de quelques centaines avancés par les autorités iraniennes sont évidemment minorés. Et surtout, ces manifestations ont rapidement été contrées par des défilés (parfois imposants) de soutien au régime.

La tonalité des slogans et des mots d’ordre de ces manifestations d’opposants concernait avant tout les faiblesses du niveau de vie et l’importance de la corruption généralisée du régime. La contestation n’était donc pas a priori politique, mais les Iraniens se souviennent que les premières manifestations de 1978, qui menèrent à la chute du régime impérial l’année suivante, étaient également socio-économiques.

Pourtant, la réaction du pouvoir a été étonnamment mesurée face à ces nombreuses manifestations. Certes, une vingtaine de morts sont pour l’heure à déplorer, ainsi que presque 4 000 arrestations. Mais ce bilan est bien plus faible que celui qui avait été causé par les mouvements de protestation de 2009, après la réélection frauduleuse du président Ahmadinejad.

ENJEUX

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Patrick Dombrowsky, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°113 janvier 2018

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