Asie : la nouvelle géographie des échanges
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Description
FAITS
En janvier 2013, l’OCDE a publié les premières estimations du commerce mondial en valeur ajoutée qui redessinent la géographie des échanges en Asie.
ENJEUX
Disraeli dénonçait « les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques ! ». À son époque, les statistiques douanières étaient pourtant moins trompeuses qu’elles ne le sont maintenant : les pays fabriquaient alors les produits qu’ils exportaient, aussi plus d’exportation signifiait plus de travail. Ce n’est plus le cas. L’assemblage d’un I-phone à Shenzen intègre des éléments venus de Bolivie, des puces singapouriennes et des écrans coréens eux-mêmes composés de pièces fabriquées dans d’autres pays asiatiques et, last but not least en terme de prix, des logiciels élaborés aux États-Unis, en Allemagne et en France. La valeur de l’ensemble de ces biens et services incorporés dans l’I-phone est beaucoup plus importante que les 4 dollars de salaires et profit -la valeur ajoutée- qui correspond à l’assemblage en Chine. Néanmoins, lorsqu’un Français achète ce produit, les douanes indiquent que la France importe pour 100 dollars de Chine. Ignorant le fonctionnement des « chaînes de valeur » auxquelles participent de nombreux pays, les statistiques douanières donnent une image totalement déformée de la géographie des échanges. Cela a plusieurs conséquences :
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un gonflement artificiel du commerce mondial car les différentes douanes mesurent […]
Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°59 février 2013