Cambodge, Brexit et UE

Description

FAITS

Entre 1994 et 2018, le revenu per capita (parité de pouvoir d’achat) du Cambodge a triplé et le pays a quitté la catégorie des PMA  pour celle des pays à revenu intermédiaire avec un PIB par habitant (en ppa) proche de la Côte d’Ivoire. Cette renaissance qui a permis une baisse de la pauvreté, a été tirée par l’exportation et l’investissement étranger.

• L’industrie cambodgienne de l’habillement est passée de 7 usines en 1994 à 800 en 2018 et avec 800 000 salariés, elle exporte plus de vêtements et de chaussures que le continent africain. Sa compétitivité repose sur des salaires faibles et un régime douanier préférentiel (accord Tout Sauf les Armes) offrant un accès libre de droits de douane et de quotas au marché européen quelle que soit l’origine des tissus (sur le marché américain, les importations du Cambodge sont assujetties à un tarif de 14 % deux fois plus élevé que le Vietnam).

• La Chine est à l’origine de près de la moitié de l’investissement étranger et ses entreprises dominent l’habillement et investissent massivement dans l’immobilier, la forêt et le tourisme.

• Les banques chinoises financent près de la moitié des infrastructures – barrage, port, train Nord-Sud – que construisent des entreprises chinoises et leurs prêts représentent la moitié de l’encours de la dette externe – 30 % du PIB en 2018 – et un pourcentage plus élevé de son service car ses conditions (intérêt, maturité) sont plus dures que celles des bailleurs traditionnels.

Premier fournisseur du Cambodge (40 % des importations), la Chine […]

Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°126 mars 2019

abonnement en ligne

Lire également : Asie21 n°97 juillet-août 2016, Avertissement : l’Asie face au Brexit, Jean-Raphaël Chaponnière