Cambodge : L’union européenne sanctionne Hun Sen qui dirige le pays en dictateur depuis 35 ans
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L’Union européenne, au nom de ses principes, annule les préférences tarifaires qu’elle consentait au Cambodge parce que ce pays est une dictature depuis 35 ans. Elle s’en aperçoit un peu tard ! La Chine a saisi cette opportunité pour renforcer à son grand profit sa collaboration avec le Cambodge. L’Europe semble un peu naïve, voire hypocrite. Elle se contente de sanctionner.
Description
FAITS
En raison de « violations graves et systématiques des droits de l’homme », la Commission européenne a décidé en février 2020 de retirer au Cambodge le bénéfice des préférences tarifaires de l’UE à partir d’août 2020. Or l’Europe des 27 reste le plus grand partenaire commercial du Cambodge, représentant 45 % de ses exportations en 2018. C’est une sanction un peu tardive après 35 ans de dérive autoritaire du chef de l’État, Hun Sen, arrivé au pouvoir en janvier 1985 par un coup d’État, et s’y maintenant par une série d’élections truquées. Pour motiver ce retrait, la commission invoque diverses actions du Cambodge depuis 2017, notamment la fermeture de 35 radios et deux journaux non gouvernementaux, la dissolution du Parti du sauvetage national du Cambodge, créé par Sam Rainsy et Kem Sokha et l’arrestation de ce dernier pour « trahison et espionnage ».
Josep Borrell, le haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité de l’UE a déclaré que « l’Union européenne ne restera pas à regarder sans rien faire l’érosion de la démocratie, la restriction des droits de l’homme et le libre débat réduit au silence. La décision d’aujourd’hui reflète notre ferme engagement envers le peuple cambodgien, ses droits et le développement durable du pays. Pour que les préférences commerciales soient rétablies, les autorités cambodgiennes doivent prendre les mesures nécessaires.» L’Union européenne se réveille après 35 ans d’inertie !
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°137/2020-03