Campagne anti-corruption en Chine, Li Yuanchao 李源潮 dans la ligne de mire ?

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La campagne anti-corruption en Chine qui devait ne durer que les quelques mois nécessaires à la transition politique permettant à Xi Jinping de prendre les rênes du pays ne cesse de s’approfondir et de repousser ses limites. Economie, armée, renseignement, parti communiste : tous les éléments de la société chinoise semblent pouvoir y succomber. Quel est le lien entre les différentes inculpations ? Quels peuvent être les prochaines victimes ? Quelles en sont les conséquences politiques et économiques ?

Description

FAITS

Le 5 décembre 2014 Zhou Yongkang 周永康, ancien membre du Comité central du Parti communiste entre 2002 et 2007, placé sous surveillance pour affaire de corruption (« manquement graves à la discipline du Parti ») depuis juillet, est définitivement arrêté et placé en détention. Celle-ci pourrait conduire à un procès public du type de celui qui avait conclu à la prison à vie en septembre 2013 contre Bo Xilai 薄熙来(l’ancien chef du Parti communiste à Chongqing).

Les deux cas sont liés. En effet, Bo Xilai aurait été, entre 2007 et 2012, le secrétaire du petit groupe de décision (领导小组) sur la loi et la politique dirigé par Zhou Yongkang. Rappelons que Zhou Yongkang a été une des instances dirigeantes de la compagnie nationale chinoise de pétrole (CNPC 中国石油). Or, en 2013, Wang Yongchun 王永春 et Jiang Jiemin 蒋洁敏, à savoir le président et le vice-président de CNPC, ont été suspendus de leurs fonctions pour corruption. Selon diverses sources, un pacte aurait été noué entre Zhou Yongkang et Bo Xilai : le premier permettant au second l’accès aux plus hautes fonctions en retour de sa protection sur les enquêtes de corruption. Bo Xilai aurait projeté de devenir le numéro trois au sein du parti et cela par-devers Xi Jinping 习近平.

Le 11 janvier 2015, un des responsables du service de renseignement chinois, Ma Jian 马建  […]

Jean-Yves Heurtebise, Asie21

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°81 février 2015

À Lire

Le gué du tigre, Philippe Dessertine, éditions J’ai lu, collection thriller, mars 2014 

Roman

6 février 2012 : Wang Lijun, le chef de la police de la ville-province de Chongqing dont Bo Xilai est alors le chef du Parti, se présente au consulat des États-Unis à Chengdu pour y demander l’asile politique. L’auteur, dans ce roman, raconte avec beaucoup de brio la férocité des luttes au sommet de la superpuissance chinoise. Il relie ces événements politiques à la finance mondiale et à la mafia… suite de la note sur le site asie21.com