Chine – Afrique : Fatigue chinoise
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En dépit des promesses réitérées lors du sommet Chine-Afrique, les relations économiques entre la Chine et l’Afrique se sont stabilisées.
Description
FAITS
Au 6e sommet Chine-Afrique organisé à Pékin les 3 et 4 septembre, Xi Jinping a proposé une enveloppe de 60 milliards de dollars de prêts et de dons dans la formation, la construction d’infrastructures et l’industrialisation. Ce montant est égal à celui proposé trois ans plus tôt à Johannesburg qui avait triplé l’engagement d’Hu Jintao en 2012 tout en prévoyant plus de dons et moins de crédit. Aucune statistique ne permet de mesurer le niveau de réalisation de ces promesses dont certaines exigeront plus de trois ans pour être mises en œuvre. En revanche, les statistiques internationales ne signalent pas une intensification mais un tassement des relations économiques entre la Chine et l’Afrique, à l’exception des crédits.
Échanges
- Vue d’Afrique subsaharienne, la progression de la Chine dans les échanges (exportations plus importations) spectaculaire depuis 2000, s’est arrêtée. La part de la Chine qui approchait celle de l’UE fluctue depuis quatre ans autour de 21 %.
- Vue de Pékin, le poids relatif de l’Afrique subsaharienne dans le commerce extérieur chinois est très faible et il a légèrement diminué.
Investissements. La part relative de l’Afrique dans les investissements de la Chine à l’étranger qui était de 3 % en moyenne jusqu’en 2016 a diminué en 2017 du fait de l’engouement chinois pour l’Europe et les États-Unis. Depuis, l’investissement chinois dans le monde a chuté et il est peu probable que son effondrement aux États-Unis se soit accompagné d’une hausse des flux dirigés vers l’Afrique. Le stock d’IDE chinois en Afrique reste très inférieur à celui des IDE européens. Annoncée en 2006, la réalisation par le gouvernement chinois de zones économiques spéciales – enclaves chinoises gérées par le Mofcom – n’a pas eu le succès escompté : on en recense trois en Afrique subsaharienne (Éthiopie, Nigeria et Zambie) auxquelles s’ajoutent des zones construites par des entrepreneurs chinois.
Crédit La Chine est le premier constructeur étranger en Afrique et ses réalisations sont financées par l’aide multilatérale et les crédits des banques chinoises qui ont fortement progressé depuis 2012 – 60 milliards de dollars entre 2012 et 2016. La Chine a réendetté les pays africains qui […]
Jean Raphaël Chaponnière, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°120 septembre 2018
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