Chine – Asie centrale – Asie du Sud : Esquisse d’architecture de sécurité sur les nouvelles Routes de la soie
1,00€
L’extension des intérêts économiques de la Chine, au-delà de ses frontières, conduit Pékin à poser les jalons de structures de sécurité destinées à les protéger. Si ces initiatives n’ont pas d’effets immédiats sur la sécurité régionale et la posture géopolitique chinoise, elles démontrent néanmoins la volonté croissante de la Chine de s’impliquer dans les grands dossiers de sécurité au-delà de ses frontières, en particulier en Asie centrale et en Asie du Sud, régions limitrophes de ses provinces occidentales, territoires pivots pour le développement de ses nouvelles Routes de la soie.
Description
FAITS
Les investissements chinois à l’étranger dans le domaine des infrastructures logistiques se sont singulièrement accrus depuis le lancement par le président Xi Jinping de son initiative sur les nouvelles Routes de la soie en 2013 ; projet dont l’objectif est de créer des passerelles énergétiques et commerciales entre le centre chinois et ses périphéries immédiates (Asie du Sud-Est, Asie centrale et Asie du Sud) et plus lointaines (Moyen-Orient et Europe) afin de créer un véritable maillage infrastructurel autour de la Chine sur l’espace euro-asiatique*.
Cependant, l’exposition croissante de la Chine sur la scène internationale augmente les risques sécuritaires contre ses intérêts économiques. À court et moyen termes, Pékin en a identifié trois principaux :
- à l’échelle maritime : la piraterie et les risques de perturbation du trafic dans le détroit de Malacca ;
- à l’échelle continentale :
-
- en Birmanie avec les tensions entre le gouvernement central et les minorités ethniques le long du couloir énergétique sino-birman et sur la frontière entre les deux voisins ainsi que les perspectives d’une réévaluation de la posture diplomatique birmane moins favorable à Pékin ;
-
- sur l’espace afghano-pakistanais avec la présence d’Al Qaïda et de l’Organisation de l’État islamique (OEI) (cf. Asie21, n° 81, » l’État islamique s’installe en Asie du Sud »), de groupes militants islamistes et/ou nationalistes hostiles aux autorités centrales locales représentent une menace pour le développement du couloir sino-pakistanais devant relier Gwadar à Kashgar et, plus globalement pour la sécurité du Xinjiang, territoire névralgique pour la réussite du projet des nouvelles Routes de la soie (cf. Asie21, n ° 78, » Derrière l’économie, la sécurité du Xinjiang »).
Afin de remédier à cette dernière menace, la République populaire de Chine, le 1er mars 2016, a proposé au Pakistan, à l’Afghanistan et au Tadjikistan la création d’un mécanisme conjoint de lutte contre le terrorisme. Si l’Afghanistan a immédiatement approuvé l’initiative, les deux autres États sollicités ont simplement donné un accord de principe. Cette manœuvre est révélatrice d’une assurance renforcée de la Chine sur la scène internationale en ce qui concerne les questions de sécurité.
ENJEUX
- sécuritaire : […]
Laurent Amelot, Asie21
- cf. Asie21, n ° 78, » Derrière l’économie, la sécurité du Xinjiang »
- cf. Asie21, n° 81, » l’État islamique s’installe en Asie du Sud »
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°94 avril 2016
Informations complémentaires
Mois |
---|