Chine – États-Unis : Guerre commerciale, guerre des impôts ?
1,00€
La réforme américaine des impôts comme alternative aux mesures commerciales.
Description
FAITS
Le candidat Trump s’était engagé à adopter des mesures contre les importations chinoises au premier jour de son installation à la Maison-Blanche. En se retirant comme il l’avait promis du TransPacific Partnership, il s’est privé d’un moyen de contenir la concurrence chinoise. Au sommet de Mar a Lago, en cherchant à mobiliser Xi Jinping pour résoudre l’urgence nord-coréenne, le président Trump a remis à plus tard ses menaces contre la Chine tandis que sa famille y faisait des affaires.
• Fin avril 2017, le rapport semestriel du Trésor sur les politiques de change des partenaires commerciaux des États-Unis a critiqué les obstacles à l’entrée sur le marché chinois, tout en félicitant la Chine d’être intervenue pour éviter une dépréciation de sa monnaie.
• Depuis, la monnaie chinoise s’est légèrement appréciée vis-à-vis du dollar et au cours des sept premiers mois de 2017, tirées par la reprise américaine :
– les importations de Chine ont augmenté de 8,7 %,
– les exportations américaines de 7,8 % et
– le déficit bilatéral qui avait légèrement diminué en 2016, est revenu à son niveau de 2015 et représente 45 % du déficit commercial américain.
L’investissement chinois aux États-Unis qui, selon les estimations de l’American Institute, s’était envolé en 2016, reste élevé au premier semestre 2017 et plusieurs acquisitions chinoises concernent des secteurs sensibles.
Depuis août 2017, la position américaine évolue.
• En aout, le département du commerce (U.S. Trade Representative, USTR) a engagé une enquête pour évaluer l’impact des mesures prises par le gouvernement chinois sur les transferts de technologie et la propriété intellectuelle des entreprises. Si ces résultats – qui seront annoncés dans moins d’un an – concluent qu’elles lèsent les intérêts des entreprises, l’USTR a l’autorité de suspendre les accords commerciaux et d’imposer des hausses de tarifs.
• En septembre, la Maison-Blanche a publié une version un peu plus étoffée de son projet de réforme qui prévoit une baisse des impôts des ménages les plus aisés et des changements substantiels de la fiscalité des entreprises avec :
– une baisse importante de l’impôt sur les bénéfices qu’il veut ramener à 15 %,
– des possibilités de déduction des revenus des exportations.
– un traitement favorable sur le montant des bénéfices -2500 milliards de dollars- que les entreprises ont accumulé à l’étranger pour éviter la taxe de 35 % -diminué de l’impôt perçu dans le […]
Jean Raphaël Chaponnière, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°110 octobre 2017