Chine : Le prix de la modernité
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Depuis son accession à tous les postes clés, en 2012, le Président Xi Jinping a pris des décisions à la mesure de ses craintes de voir la Chine entraînée sur la voie qui a conduit l’URSS à l’éclatement. Le « rêve chinois » et la campagne anti-corruption actuelle comporteraient néanmoins des éléments antinomiques, au point de fragiliser les structures même du système
Description
FAITS
Le sinologue David Shambaugh, qui avait signalé que les chercheurs de l’Académie des sciences sociales de Pékin et d’autres think tanks chinois avaient tiré des leçons de la gouvernance de Gorbatchev – le « tombeur » de l’Union soviétique -, a récemment relevé cinq prémices à une possible nouvelle crise au sommet :
- de nombreux départs ou intentions de départs, ou encore des investissements à l’étranger, d’élites politico-économiques, parmi les plus riches, et l’envoi de leurs enfants pour leurs études à l’étranger ;
- une répression politique intense visant les médias, les milieux artistiques, les groupes religieux, les réseaux sociaux, les intellectuels, les Tibétains et les Ouïgours, les étudiants, la dénonciation des « valeurs universelles » occidentales, entre autre. (asie21.com). Autant de manifestations d’inquiétude et d’insécurité de la part de la direction du parti ;
- un manque de conviction de membres du parti dans leur soutien aux grands thèmes lancés par le président Xi, traduisant la perte de puissance de la propagande ;
- une campagne de purges ciblées plus que d’anti-corruption, dépassant la direction politique du pays et l’armée et étendue à toute la société chinoise, continuant de s’appuyer sur un système de parti unique, des réseaux de clientélisme, un secteur économique opaque, des médias contrôlées par le parti, le non-respect du droit ;
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Michel Jan, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°83 avril 2015