Pourparlers pour un rapprochement russo-turc : rôle du président du Kazakhstan

1,00€

À la fin de l’année 2015, au plus fort de la crise syrienne, la destruction par un chasseur turc d’un Sukhoi-24 russe et la mort de son pilote ont provoqué un gel des relations entre la Russie et la Turquie, qui s’étaient engagées depuis plusieurs années dans une coopération active placée sous le signe de la confiance. L’embargo russe décrété par le président Poutine a sensiblement bouleversé l’équilibre politique et les échanges économiques entre les deux pays dont les répercussions se sont fait sentir jusqu’en Asie centrale. C’est ainsi que des convois de marchandises destinées au Kazakhstan et au Kirghizstan ont été arrêtés par la douane russe. Cet état de choses ne pouvait se perpétuer sans affecter les protagonistes et en premier lieu la Turquie et la politique aventuriste de son président. Les bons offices du président Nazarbaïev du Kazakhstan ont permis de sortir de l’impasse.

UGS : Asie21-Futuribles n°97-2 Catégories : , Étiquettes : , , , , , , , , , ,

Description

FAITS

Le 29 juin 2016, les présidents Poutine et Erdogan ont eu pendant 40 minutes un entretien téléphonique en vue de rétablir des relations pratiquement gelées par la mort du pilote russe Oleg Pechkov abattu le 24 novembre 2015 par un avion turc à la frontière turco-syrienne1. Auparavant, le président turc avait écrit un message de regrets à Vladimir Poutine et exprimé ses condoléances à la famille de l’aviateur russe. Les deux chefs d’État ont décidé de normaliser leurs relations et de se rencontrer les 4 et 5 septembre 2016 en Chine à l’occasion d’une réunion du G20. De source turque, il se pourrait même qu’ils se rencontrent plus tôt, avant cette réunion et le ministre turc des affaires étrangères a invité son collègue russe à Antalya d’où il est originaire.

C’est le président Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan qui a permis aux deux pays de sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvaient, un fait que la presse occidentale paraît avoir ignoré. Un communiqué publié à Astana indique que le président de la Turquie a remercié le chef de l’État du Kazakhstan pour sa « contribution inestimable à la grande tâche de normalisation des rapports entre la Turquie et la Russie ». Il a aussi exprimé l’espoir que « les mesures envisagées afin d’aboutir à ce rapprochement seraient mises en œuvre ».

[…]

Jean Perrin, Asie21

(1) Cf. Asie21 n° 90 décembre 2015, « Crise russo-turque : réactions dans les pays turcophones »

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°97 juillet-août 2016

Informations complémentaires

Pays

Kazakhstan, Russie, Turquie
Région

Asie médiane

Produits similaires