La Chine au G20
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La Chine ne peut plus se tenir à l’écart des grands problèmes du monde car ceux-ci l’affectent. On ne peut conclure qu’elle s’insère dans la mondialisation. Elle en utilise ce qui lui sert mais cherche à imposer son modèle et non celui de la mondialisation libérale qu’on attend qu’elle adopte.
Description
FAITS
L’annonce faite par la Chine et les États-Unis, la veille de la réunion du G20, le 3 septembre 2016 à Hangzhou, de leur ratification de l’accord de Paris COP21 est significatif de l’implication croissante de la Chine dans les affaires du monde. L’indifférence qu’elle avait manifestée au réchauffement climatique à la conférence sur le climat à Copenhague en 2009 avait été une des causes de son échec.
L’intention de la Chine en annonçant cette ratification est de se mesurer avec son partenaire et rival, les États-Unis et d’avoir un effet de conviction sur les autres pays qui tardent à ratifier l’accord COP21.
La Chine est à la fois un des deux plus grands pollueurs de la planète et le pays qui consacre le plus de ressources pour les énergies renouvelables et la lutte contre les pollutions. Elle devient consciente que le problème du réchauffement climatique est aussi le sien et ne peut être résolu qu’à l’échelle mondiale.
Parmi les 48 paragraphes de la déclaration finale du G20 beaucoup ont le plein accord de la Chine.
- Depuis 2015 la Chine constate des fuites frauduleuses de capitaux. Elles se sont ralenties en 2016 mais ne se sont pas taries. Seule une action internationale que le G20 veut renforcer viendra à bout des paradis fiscaux.
- La création d’un groupe de travail piloté par l’OCDE sur la résorption des surcapacités industrielles répond à un souci majeur de la Chine. Ce groupe de travail internationalisera son problème et l’aidera à le résoudre.
- L’article sur la réforme de l’actionnariat du FMI répond à une demande chinoise. D’ici au printemps 2017, le poids des pays émergents et donc de la Chine dans le capital du FMI devrait augmenter.
- La mise en œuvre accélérée du plan de l’OCDE pour combattre l’optimisation fiscale des multinationales la concerne de plus en plus.
- La décision de soutenir la croissance par les dépenses publiques et par l’innovation correspond à la politique éprouvée de la Chine qui fut toujours réticente à utiliser les moyens de politique monétaire. En revanche, on sent les réserves chinoises sur les articles concernant les relations économiques internationales. Mais ils sont rédigés de façon suffisamment ambigüe pour ne pas dire grand-chose et d’autres sur la lutte contre le terrorisme sont d’une banalité qui leur permet d’être approuvés par tous. […]
Philippe Delalande, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°98 septembre 2016