Philippines : Premier de classe
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L’heure des Philippines a-t-elle sonné ?
Description
FAITS
Les Philippines connaissent une croissance supérieure à l’ASEAN depuis 2010 et au vu de leurs indicateurs macro-économiques (budget, solde des paiements courant), les agences de notation les ont placées dans la catégorie investment grade. Mais, comme le montre le graphique, ce ne sont pas les Philippines qui ont accéléré mais l’ASEAN qui ralentit. En effet, le rythme de croissance de l’archipel a peu évolué : il a traversé une crise en 1983 –précipité l’assassinat de B. Aquino, le père de « Noy Noy » – et engagé une réforme bancaire qui l’a protégé de la contagion asiatique en 1997. Depuis 2000 la croissance oscille autour de 5 % (hors ralentissement de 2008) et elle s’est un peu accélérée depuis 2010.
La résistance de l’archipel aux chocs naturels (typhons, irruptions volcaniques) et aux soubresauts de l’économie mondiale s’explique par une insertion originale dans la mondialisation. Les statistiques montrent que les exportations manufacturières (50 milliards de dollars) assurent l’essentiel des devises devant les transferts des migrants et les revenus des activités d’outsourcing. Ces statistiques sont trompeuses. En effet les deux tiers des exportations manufacturières consistent en semi-conducteurs assemblés ou testés dans les zones franches : il s’agit moins d’exportations de produits que de « services d’assemblage » dont la valeur ajoutée (2 milliards de dollars) est inférieure aux exportations agro-alimentaires. Ainsi, l’outsourcing (9 milliards) et les transferts des migrants assurent l’essentiel des ressources en devises. […]
Jean-Raphaël Chaponnière, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°77 octobre 2014