Réactions aux abus chinois en mer de Chine du Sud

1,00

Mer de Chine du Sud – Chine – Camp du droit international de la mer.

Les accusations de militarisation des îles et autres sites occupés par Pékin en mer de Chine du Sud ne cessent pas. Les États-Unis profèrent des menaces. Mais si celles-ci ne sont pas suivies de quelques effets significatifs, Pékin poursuivra résolument sa stratégie d’appropriation du bassin marin.

Description

FAITS

Le 1er juin 2018, à l’occasion des dialogues du Shangri-La1, le général Mattis2, secrétaire d’État à la Défense depuis le 20 janvier 2017, a vigoureusement fustigé les activités militaires chinoises en mer de Chine du Sud. Pour l’heure elles portent essentiellement sur la poursuite ininterrompue des travaux de militarisation des îles Paracels et des sept îles artificielles créées par Pékin dans les îles Spratleys3. Sur celles-ci, les armements les plus offensifs recensés sont des missiles de croisière antinavires et des missiles antiaériens en même temps qu’y ont été installés des systèmes de guerre électronique. Jim Mattis a dénoncé les fins de cette activité comme constituant des mesures d’« intimidation » et de « coercition » à l’égard des riverains de la mer de Chine méridionale et des autres usagers de cette mer internationale.

Sur la base de la réalité des faits ainsi soulignés, le département américain de la défense a déjà, le 23 mai, pris une mesure symbolique de rétorsion : le retrait à la Chine de son invitation à participer au grand exercice naval annuel Rim of the Pacific (RIMPAC), qui sera organisé au cours de l’été 2018 dans le secteur maritime de Hawaï. Ce à quoi la Chine a répondu par le mépris.

La semonce du général arrive à peine une semaine après que la frégate lance-missiles USS Higgins et le croiseur USS Antietam ont pénétré, le 27 mai 2018,  dans les eaux territoriales de quatre îlots de l’archipel des Paracels (voir carte), dans le cadre des opérations programmées de défense de la liberté de la navigation (FONOPs) (Cf. encadré)

Quant aux autres États intéressés à la préservation de la liberté de la navigation internationale sur cet espace, ils se manifestent à leur tour avec :

le Royaume-Uni qui, à partir de début juin, déploie trois bâtiments de guerre4 depuis Singapour en vue de réaliser une opération significative de présence en mer de Chine du Sud ;

la France. Dans son discours, lors des rencontres du Shangri-La, la ministre française des Armées […]

Daniel Schaeffer, Asie21

Encadré : FONOP américaine dans les îles Paracels et droit international

Lire également 

 

Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°118 juin 2018

Prolongez votre lecture par un abonnement en ligne