Russie : Implantation de migrants chinois en Sibérie orientale
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À l’issue d’une rencontre russo-chinoise à Pékin au niveau des vice-Premiers ministres Iouri Troutnev et Wang Yang (11-12-2014), la Russie et la Chine ont décidé d’implanter des colons chinois en Extrême-Orient russe en raison du manque de main d’œuvre dans cette région sous-peuplée (6,3 millions hab.), qui a perdu une partie de sa population depuis la fin de l’URSS
Description
FAITS
À l’issue d’une rencontre russo-chinoise à Pékin au niveau des vice-Premiers ministres Iouri Troutnev et Wang Yang (11-12-2014), la Russie et la Chine ont décidé d’implanter des colons chinois en Extrême-Orient russe en raison du manque de main d’œuvre dans cette région sous-peuplée (6,3 millions hab.), qui a perdu une partie de sa population depuis la fin de l’URSS. Le feu vert a été donné le 19 janvier par le président Poutine dont Iouri Troutnev est le représentant pour la région fédérale d’Extrême-Orient.
Aux termes de cet accord, les autorités russes mettront gratuitement un hectare de terre à la disposition d’immigrants chinois, désireux de créer des fermes ou des exploitations forestières ou encore de se livrer à des activités commerciales. Les mesures adoptées ont notamment pour but de pousser ces étrangers à exporter des légumes et des fruits en Chine. Ils ne pourront toutefois acquérir de terre. Il importe de signaler à ce sujet le flou juridique total qui concerne la propriété agraire en Russie, où il existe un droit d’utilisation des terres plus qu’un droit de propriété. En fait, les derniers propriétaires ont été les koulaks, qui ont connu le sort que l’on sait. En outre, le cadastre n’existe qu’à l’état embryonnaire en Russie. […]
Jean Perrin, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°82 mars 2015
Encadré – Le projet de développement de l’Extrême-Orient russe et le pari chinois du président Poutine
L’effort de peuplement de l’Extrême-Orient russe (EOR) est une préoccupation historique et récurrente de Moscou. Dernière en date, dès 2013 si ce n’est avant1, la nouvelle « campagne » s’adressait initialement aux populations de Russie de la partie européenne et de Sibérie occidentale. Rapporté par un journal local, il y a trois ans, le président Poutine aurait déclaré: « Si nous ne prenons pas des mesures appropriées pour le développement de l’Extrême-Orient [russe], les résidents y parleront chinois, coréen ou japonais dans quelques années.» Le « rapprochement » sino-russe n’a pas dû pour autant modifier cette crainte. […]
Michel Jan, Asie21