Stratégie politique de la Russie dans la zone Asie-Pacifique
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Viktor Larine est directeur de l’Institut d’Histoire, d’Archéologie et d’Ethnographie des peuples de l’Extrême-Orient près l’Académie des Sciences de Russie à Vladivostok. Spécialiste réputé de la Chine contemporaine, il est l’auteur de nombreuses publications dont un article intitulé « L’Asie orientale et l’Asie du Sud dans la stratégie de la politique extérieure de la Russie au XXIe siècle ». Asie21 a jugé utile d’en faire un compte rendu à la veille de l’instauration officielle de l’Union eurasiatique, le 1er janvier 2015.
Description
Dans les années 1990, la Russie a fait des tentatives malencontreuses pour se lancer dans une politique orientée vers la région Asie-Pacifique. Cet échec était dû au fait que cette région se trouvait au 3e sinon au 4e plan des priorités du gouvernement et à l’incompréhension et l’impréparation des personnes appelées à formuler cette politique.
Celle-ci se situait sur trois niveaux :
- global, dans lequel la Russie essayait de trouver en Asie, principalement en Chine et en Inde, un soutien en réponse à la pression américaine en Europe et en particulier à l’élargissement de l’OTAN à l’Est ;
- régional, où la Russie faisait des efforts en vue d’une intégration économique avec cette zone et cherchait en même temps à assurer la sécurité de ses frontières orientales ;
cependant, ce sont les relations bilatérales avec la Chine et l’Inde qui demeurèrent prioritaires. Il arrivait aussi que des territoires russes d’Extrême-Orient prennent des initiatives qui ne coïncidaient pas avec les intérêts de Moscou.
L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine a permis de corriger cette situation. « La conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie en 2000 » est le document de base de la nouvelle politique étrangère russe qui présentait le pays comme « la plus grande puissance eurasiatique ». En même temps, la Russie penchait plutôt du côté de l’Ouest et sa politique asiatique restait attachée aux relations bilatérales avec la Chine et l’Inde à laquelle s’ajoutaient le développement des rapports avec le Japon et la participation de la Russie à la solution du problème coréen. […]
Jean Perrin, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°77 octobre 2014