Turkménistan : Un si désespérant immobilisme…
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Entre pharaoniques projets d’infrastructures régulièrement ressortis des cartons, et lubies présidentielles dont on ne sait pas si elles sont à usage politique interne ou si elles cachent une fâcheuse propension à l’irrationalité, le Turkménistan du président Berdymukhamedov s’avère tout aussi difficilement prévisible que celui de son défunt prédécesseur. Et achève d’enfermer le pays dans l’immobilisme, à tous les points de vue. Un immobilisme préoccupant car il est porteur de dangers dans une région sensible.
Description
FAITS
La nouvelle a été claironnée le 4 février 2015 avec force et détermination : la construction du gazoduc TAPI (Turkménistan – Afghanistan – Pakistan – Inde) commencera en 2015. Ce projet antédiluvien, conçu dès le lendemain de l’indépendance du pays en 1991, est désormais programmé pour être achevé dans trois ans. Il a vocation à constituer la première solution sérieuse au lancinant problème que le Turkménistan rencontre pour exporter ses gigantesque ressources gazières : éviter les vieux gazoducs des temps soviétiques qui passent tous par le territoire russe.
Moins stratégique, mais tout aussi fermement annoncée, une décision du président, fin janvier 2015, bannissait de tout le pays les voitures … de couleur noire ainsi que, pour faire bonne mesure, celles aux vitres teintées, aux plaques d’immatriculation personnalisées, ou les coupés-sport. Depuis, du haut en bas de la hiérarchie administrative, politique et médiatique, tout ce que le pays compte de chefs de service et de fonctionnaires zélés renouvelle son parc automobile, attentif à ne pas déroger à un caprice aussi inattendu qu’inexpliqué. […]
Patrick Dombrowsky, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°81 février 2015