Vietnam : La responsabilité américaine relancée pour les dégâts de l’agent orange
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Un jury américain, en 2018, a indemnisé un homme devenu cancéreux, M. Dewayne Johnson parce qu’il avait été en contact avec l’herbicide Round Up de Monsanto. Comme ce désherbant, appelé aussi agent orange avait été épandu sur le Vietnam pendant la guerre du Vietnam, le Vietnam tente d’obtenir une indemnisation des dégâts que cet agent orange avait causés, en se fondant sur la jurisprudence Dewayne Johnson, en vain jusqu’à présent.
Description
FAITS
Un jury américain a accordé en août 2018 une indemnité de 289 millions $ à M. Dewayne Johnson, gardien d’une école, devenu cancéreux à cause du « round up » incluant du glyphosate et d’autres substances toxiques, qu’il avait dû manipuler. En mars 2019 un tribunal californien a accordé une indemnité de 81 millions $ à M. Edwin Hardeman pour le même motif, confirmant ainsi la jurisprudence précédente. L’un et l’autre avaient souvent épandu ce désherbant défoliant, qui a une composition identique à celle de l’agent orange de Monsanto, abondamment épandu au Vietnam par les Etats-Unis au sud et au nord du 17e parallèle durant la guerre du Vietnam.
Le porte-parole du ministère des affaires étrangères vietnamien a déclaré : « Le verdict de l’affaire Dewayne Johnson est un précédent juridique qui réfute les précédentes déclarations selon lesquelles les herbicides fabriqués par Monsanto et d’autres sociétés chimiques aux États-Unis et fournis à l’armée américaine pendant la guerre étaient inoffensifs », ajoutant que son pays « a subi les conséquences catastrophiques de la guerre, en particulier en ce qui concerne les effets durables et dévastateurs des produits chimiques toxiques, dont l’agent Orange ».
Le gouvernement vietnamien se fonde sur cette décision de la justice américaine pour faire reconnaître la responsabilité des Etats-Unis dans les dégâts forestiers, agricoles et humains causé par l’agent orange qui avait affecté 3 millions de Vietnamiens, rendu beaucoup d’enfants nés après l’épandage gravement handicapés et des milliers d’hectares stériles ou incultes en 1971 et 1972. La Vietnamienne, Tran To Nga, auteure de l’ouvrage « Ma terre empoisonnée », soutenue par des ONG et par le gouvernement vietnamien, avait intenté des procès à Monsanto et à 9 autres firmes chimiques américaines ainsi qu’au gouvernement américain qui n’avaient jamais abouti, jusqu’à maintenant. […]
Philippe Delalande, Asie21
Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°127 avril 2019
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