L’avenir de la transition politique en Thaïlande, et a fortiori de la démocratie, s’annonce sombre, chaotique et incertain. Le royaume ne parvient pas à sortir de ses schémas de domination traditionnels et à mettre en place les cadres législatifs, politiques et sociaux d’une démocratie plus équitable. Cette transition qui n’en finit pas met à risque le développement économique et social mais aussi l’avenir de la monarchie. Elle entraîne aussi le royaume dans des circuits de dépendance risqués.
Anakot Mai
Thaïlande : Élections du 24 mars 2019, les jeux sont-ils faits ?
Après avoir reporté 6 fois sa tenue depuis le coup d’État de mai 2014, la junte a enfin décidé que le scrutin électoral pour élire la Chambre basse (soit 500 députés) se tienne le 24 mars 2019, juste à temps pour que l’annonce des résultats n’interfère pas avec l’intronisation de Rama X prévue le 4 mai suivant. Déjà, la campagne a réservé son lot de surprises, notamment l’annonce de la candidature de la princesse Ubolratana. Le roi a immédiatement remis de l’ordre dans les affaires familiales et ce faisant, a validé son rapprochement avec le général Prayuth, chef du Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO) – la junte – qui a présenté sa candidature sous la bannière du parti Phalang Pracharat. Les jeux sont-ils pour autant faits ?