Au nord-ouest des États de Sarawak et de Sabah, la Malaisie exploite deux sites pétroliers et procède à des explorations sismiques sur trois autres, dont deux situés au-delà de sa zone économique exclusive (ZEE). De ce fait, elle outrepasse dans ce secteur ses droits légitimes en même temps qu’elle y néglige l’accord passé en 2009 avec le Vietnam sur cette partie de haute mer. La Chine, de son côté, toujours dans son concept de refus aux autres États riverains de la mer de Chine du Sud d’exploiter pleinement leurs ZEE, se livre à des actions de harcèlement paranaval sur ces cinq sites contre les compagnies pétrolières.
ASEAN
Asie21 Hors-Série n°3/2020-03 Spécial Indo-Pacifique : Les grands acteurs
L’Indo-Pacifique (IP), un nouveau monde tiraillé entre Washington et Pékin
Cinq grands acteurs dans un théâtre pour trois stratégies
Rémi Perelman, Asie21
NB : Ce qui suit développe le sujet d’un court exposé présenté par Rémi Perelman lors du colloque organisé le 25 février 2020 par la Fondation Gabriel Péri et l’INALCO sur le thème « Mer de Chine méridionale et Indo-Pacifique : comment garantir une sécurité commune ?«
L’Indo-Pacifique est désormais le centre de la compétition géopolitique sino-américaine. On pourrait imaginer, et cela a été dit, être revenu à l’affrontement bipolaire qui a marqué la Guerre Froide avec, pour Washington, un simple changement de sparring partner. Mais l’effacement – tout relatif – des États-Unis trumpiens donnent de l’espace à des puissances moyennes. Trois d’entre elles, chacune à sa manière, pourrait trouver l’instant favorable pour affirmer ses ambitions régionales, l’Inde, l’Indonésie et l’Australie, une situation susceptible de conduire à la multipolarité.
Mer de Chine du Sud et futur code de conduite : champ libre à la prédation chinoise
(Reproduction intégrale par tout média intéressé, autorisée avec prière de mentionner la source)
Indo-Pacifique – Royaume-Uni : Post-Brexit : retour à l’est de Suez
« Reviens-t-en, soldat britannique ; reviens-t-en à Mandalay ! » (R. Kipling)
Chine – Asie du Sud-Est : Enjeux géopolitiques de la crise du coronavirus
La nouvelle maladie à Coronavirus appelée désormais COVID-19 (après avoir été appelée « Pneumonie de Wuhan » et SARS-CoV-2 a touché plus de 150 000 personnes dans plus de 100 pays dans le monde et entraîné la mort de plus de 5 000 personnes. Dépassé au départ par les critiques internes des habitants du pays, le Parti communiste chinois a décidé de contre-attaquer en ciblant son meilleur ennemi et son bouc-émissaire multi-fonction : l’Occident à la fois accusé d’avoir créé le virus et moqué pour son incapacité à y faire face.
Indo-Pacifique : Asia Reassurance Initiative Act
L’Asia Reassurance Initiative Act (ARIA, où reassurance se traduit ici par « engagement ») est une loi votée par le Congrès américain et mise récemment en application. Avec un souci méritoire de précision, elle manifeste l’adoption par le législateur du concept récent d’Indo-Pacifique. Son application par l’exécutif dépendra des différentes administrations qui se succèderont à la Maison-Blanche. Celle de Donald Trump, pourtant signataire ne donne cependant pas le bon exemple.
Indonésie – Chine : Tensions autour des Natuna
Les îles Natuna (situées dans la province indonésienne des îles Riau à l’extrême sud de la mer de Chine du Sud) présentent un cas particulier. Pékin ne revendique pas de souveraineté sur ces îlots mais, en revanche, il revendique quasiment tout le secteur nord-est de la zone économique exclusive (ZEE) indonésienne situé au large de la grande île de Natuna. Parce que ce secteur est coupé par le tracé chinois en neuf traits, Pékin y revendique une tradition de pêche, donc des droits. Cette interprétation unilatérale – et abusive – du droit de la mer par les Chinois relance évidemment des craintes profondes dans la région, à l’égard des intentions et de la domination chinoises . À terme, ces incursions chinoises, qui se multiplient depuis 2014, pourraient remettre en cause les bonnes dispositions de l’Asie du Sud-Est à l’égard de leur grand voisin. L’affirmation nationaliste des Indonésiens et l’implication directe du président Jokowi semblent montrer que les Chinois ont franchi une ligne rouge. Pour autant, cela modifiera-t-il les manœuvres chinoises sur cet espace considéré comme relevant de « l’intérêt national chinois » ?
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Inde – Japon : Nouveaux progrès dans les relations de défense
Le dialogue bilatéral (2 +2) entre ministres des affaires étrangères et de la défense indiens et japonais, tenu le 30 novembre 2019 à New Delhi, a marqué un nouveau pas en avant dans la coopération de défense et de sécurité entre les deux pays. Cette avancée s’inscrit dans une convergence de vues sur la sécurité en Indo-Pacifique.
Chine – États-Unis : Match à coups de « points bleus »
Le projet du Blue Dot Network a été conçu en 2018 par les États-Unis, pour faire pièce à l’Initiative chinoise des Routes de la soie. Récemment réchauffé et platoniquement associés à l’Australie et au Japon, il tente, dans une formulation marquée par le flou et un caractère éminemment commercial, de susciter l’adhésion des pays de « l’Indo-Pacifique ». Il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’un projet mort-né ou d’un succès.
Singapour – Thaïlande : Pékin et Washington 新加坡與泰國在中美兩強之間力保平衡
Européens et Américains considèrent habituellement comme étrange le comportement qui consiste à nouer des relations durables et confiantes avec des partenaires entre lesquels règne une rivalité manifeste (« qui n’est pas avec moi est contre moi »). Aussi sont-ils étonnés d’apprendre qu’il n’en va pas toujours de même dans la sphère asiatique. Une brève revue de l’ambivalence – mot ici dépourvu de sa valeur fréquemment péjorative – a été publiée récemment1. Ici, deux exemples, Singapour et Thaïlande, illustrent le souci d’équilibre que les pays d’Asie du Sud-Est tiennent à conserver dans leur coopération de défense entre les deux grandes puissances.
歐美國家總認為,要保持長期結盟而又相互信賴,對於相互競爭的國家 而言,是不可思議的事,但是,在亞洲卻並非如此。東南亞國家的國防軍備,同時和中美兩個大國合作,以達到其維持平衡的目的。新加坡與泰國即為兩個實例。
Europeans and Americans regard as strange the behavior of building long-lasting and trusting relationships with partners between whom there is a clear rivalry (« who is not with me is against me »). So they are surprised to learn that it is not always the same in the Asian sphere. A brief review of ambivalence – a word here devoid of its frequently pejorative value – has been published recently *. Here, two examples, Singapore and Thailand, illustrate the balance that the Southeast Asian countries want to maintain in their defense cooperation between the two great powers.
South China Sea: When the ASEAN nations are continuing weaving the Chinese rope that will hang them 當東盟國家繼續編織將吊掛它們的中國繩索
Map : Overlap of the South-East Asian nations’ EEZs by the « buffalo tongue »
By General (ret.) Daniel Schaeffer
Former French defense attaché in Thailand, Vietnam and China
Member of the French think tank Asie21[1]
Notice: This issue may be reproduced at will provided Asie21.com (www.asie21.com) is clearly quoted as the original source.
By continuing to negotiate a future code of conduct (COC) of the parties in the South China Sea, the South East Asian nations are preparing a situation worse than today in their relations with Beijing, at least as long as the nine-dashed line that borders the “buffalo tongue” over that sea has not been deleted. Explanation.
通過繼續就南中國海各方的未來行為準則(COC)進行談判,東南亞國家與北京的關係正在準備比今天更糟的局勢,至少只要舌形九段缐尚未刪除。
Indo-Pacifique, portrait d’un monde tiraillé entre Washington et Pékin
Peu de pays de la région ont une attitude tranchée à l’égard des deux grandes puissances. Les raisons sont nombreuses et ne sont pas toujours explicitées, par prudence d’une part, par difficulté de démêler intérêts et risques dans les deux domaines qui comptent aujourd’hui, l’économie et la politique. La succession des gouvernements dans les pays à régime démocratique font varier les sympathies. Certains, comme l’Indonésie, font ouvertement appel à l’aide des deux camps, la proximité géographique de la Chine dans la région conduit d’autres soit à se méfier du voisin, comme l’Inde, soit à s’y livrer, comme le Cambodge… Chaque pays a son histoire et ses projets. Ce qui suit n’est qu’une esquisse très sommaire de la diversité des situations.
Asie21 HORS-SÉRIE n°2 : spécial Indo-Pacifique – sommaire
DOSSIER SPÉCIAL INDO-PACIFIQUE acheter le numéro Préambule Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21 Indo-Pacifique Entre deux puissances, Rémi Perelman, Asie21 Portrait d’un monde tiraillé entre Washington et Pékin L’Inde Sri Lanka L’ASEAN L’Indonésie La Malaisie Le Vietnam Les Philippines La Birmanie La péninsule coréenne Le Japon Le Golfe Dans l’océan Indien L’Australie Les petits États insulaires du … Lire la suite
ASEAN : Anniversaire et nouveau siège
Le 8 août 2019 marque le 52e anniversaire de la naissance de l’ASEAN. En effet, le 8 août 1967, cinq pays d’Asie du Sud-Est1 signaient la Déclaration de Bangkok, l’acte de naissance de […] Rémi Perelman, Asie21 Extrait de la Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n°131 septembre 2019 La suite de l’article est réservée aux abonnés : abonnement … Lire la suite
Indo-Pacifique : Entre deux puissances 夾在中美兩強之間的印太地區
Deux puissances s’affrontent à fleurets mouchetés dans l’espace indo-pacifique. La Chine sort de son pré carré continental et cherche avec vigueur à s’affirmer en mer. En vieille habituée du Pacifique, forte de ses flottes numérotées couvrant les océans du globe à la suite de celles de l’Empire britannique (Rule Britannia, Britannia rule the waves...), l’Amérique (great again ?) s’efforce d’y conserver son emprise « bienveillante ». Un grand nombre de pays aujourd’hui indépendants sont compris dans cette immense région qui réunit deux océans. Est-il fatal qu’ils aient à se rallier à l’un ou l’autre de ces camps ?
在印度洋與太平洋之間,目前有兩個大國,正揮劍互鬥。中國正走出大陸草原,奮力奔向海洋。而美國則承接大英帝國,以偏布全球的先進海軍,企圖"氣定神閒的"牢牢掌控太平洋。許多今天已宣告獨立的國家,終於瞭解,處在這片連結兩大洋的地區之中,是否倒向任一邊,都可能遭到致命噩運?
Mer de Chine du Sud : Code de conduite, l’ASEAN continue à préparer la corde chinoise qui pendra ses dix membres 南海宣言:東盟10國要用中國的繩子吊自己
À la suite du 34e sommet de l’ASEAN (23 juin 2019 à Bangkok), les négociations préparatoires à celles qui devraient avoir lieu ultérieurement sur un futur code de conduite des parties en mer de Chine du Sud semblent s’accélérer. Paradoxalement ces travaux se déroulent à un moment où, pendant tout le mois de juillet et tout le mois d’août, la Chine se livre dans les zones économiques exclusives (ZEE) du Vietnam, de la Malaisie et des Philippines à des actes à visée hégémonique.
第34屆東盟外長高峯會於2019年6月23日在曼谷舉行後,有関未來南海各方行為宣言的談判,正緊鑼密鼓的進行。奇怪的乃是:就在這七月與八月之間,中國對越南丶馬來西亜及菲律賓的專屬經濟區,卻採取了霸權的行徑!
Following the 34th ASEAN summit (23rd of June 2019 in Bangkok), the negotiations preparatory to those which should occur later on a future code of conduct (COC) of the parties in the South China Sea seem to accelerate. Paradoxically those works are going on at a time when, during the whole months of July and August China is completing hegemonic acts in Vietnam, Malaysia and Philippines’ exclusive economic zones (EEZ).
Indonésie : Un changement de capitale lourd de sens
En dépit de la situation d’urgence, peu d’experts estimaient que le président Jokowi d’Indonésie mettrait si rapidement à exécution la promesse qu’il avait faite lors de sa deuxième campagne présidentielle au printemps 2019 de transférer la capitale du grand archipel. Il a donc surpris en annonçant le 16 août 2019 que la décision avait été prise et que les travaux commenceraient dans les meilleurs délais pour un transfert vers l’est de l’île de Bornéo, dans le district de Penagam Passer Utara et Kutai Kartanegara entre les villes de Balikpapan et de Samarinda (l’emplacement exact reste à définir et la nouvelle capitale n’a pas été officiellement baptisée). Le transfert devrait prendre une décennie complète et coûter autour de 35 milliards de dollars. Au-delà des défis technique et logistique, le vrai enjeu de ce transfert demeure politique.
Japon : Une nouvelle stratégie de politique étrangère : « Stratégie indo-pacifique libre et ouverte »
Ministère des Affaires étrangères du Japon https://www.mofa.go.jp/files/000430632.pdf Version française : Rémi Perelman, Asie21, 6 juillet 2019 « Une diplomatie qui adopte une perspective panoramique de la carte du monde » « Contribution proactive à la paix » fondée sur le principe de la coopération internationale Sur la base des réalisations de l’administration Abe, le Japon a l’intention d’améliorer … Lire la suite
L’Indonésie et l’après-Chine
Le prochain gouvernement saisira-t-il les opportunités créées par la guerre commerciale sino-américaine ?
Will Indonesia benefit by the US-China trade war ?
Théâtre d’Extrême-Orient : Défis militaires
Au cours de mars 2019 et début avril 2018, en mers de Chine de l’Est et du Sud, autour de Taiwan aussi, un certain nombre d’activités militaires, américaines, chinoises, japonaises, taiwanaises, inquiètent en raison des caractères de vigoureux défis que les uns et les autres se lancent. Cependant, aussi préoccupantes que paraissent être les tensions générées, elles n’ont pas pour autant entraîné d’incidents armés. Même si chacun continue à se toiser, l’heure reste encore à la retenue.
During March and the beginning of April 2019, in the East and South China seas, around Taiwan, a certain number of American, Chinese, Japanese, Taiwanese military activities are raising concern because of the aspects of the vigorous challenges that the different parties are holding up towards each other. Yet, however preoccupying the tensions generated from such activities, they did not derive into any armed clashes. Even if each one continues to show defying attitudes, for the time being everyone seems to opt for restraint.