Poussée vers l’est. Ce qui est répété une troisième fois ne séduit plus
L’ours russe est sorti de sa longue léthargie avec la guerre d’Ukraine qui a bouleversé la marche tranquille de l’Occident vers l’est.
Paul Valéry s’interrogeait il y a 100 ans sur la destinée de l’Europe. « L’Europe deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire : un petit cap du continent asiatique, ou bien l’Europe restera-t-elle ce qu’elle paraît, c’est-à-dire : la partie précieuse de l’univers terrestre, la perle de la sphère, le cerveau d’un vaste corps ? »3 Le temps a fait son œuvre et la crise ukrainienne a révélé les différences entre la Russie et l’Occident. La frontière ouralienne entre l’Europe et l’Asie de Vassili Tatitchev4 a explosé en même temps que les gazoducs de Nordstream. On est passé de l’Atlantique – Oural5, à Lisbonne – Vladivostok pour arriver à Brest, Brest-Litovsk6.
Le 21 février 2023, Poutine a tiré sa révérence à l’Europe. Il a fixé un cap pour la Russie, le soleil levant, condamnant l’Europe à regarder vers le soleil couchant. Les priorités sont les nouveaux corridors logistiques de la Russie devenue asiatique, réduisant l’Europe à une peau de chagrin de l’Asie.