Trump a déclaré, lors de son discours d’investiture, vouloir contrôler l’Arctique avec l’incorporation du Canada dans l’Union et avec l’acquisition du Groenland – la continuité de l’achat en 1867 de l’Alaska à la Russie. Il veut chasser la Chine d’Amérique latine dans l’esprit de la politique de Monroe1, avec comme première mesure, la reprise du canal de Panama. Le golfe du Mexique deviendra alors le golfe de l’Amérique. Vivons-nous le piège de Thucydide entre la puissance dominante – Sparte/États-Unis – et la puissance montante – Athènes/Eurasie – avec Trump poursuivant l’obsession américaine d’être le maître du monde, dans la continuité d’Obama, « Le temps de notre domination, c’est maintenant » ? Réactiver la géopolitique du XIXe siècle à la mode du XXIe siècle, reste déconcertant ! Mais Trump use d’un cynisme éclatant en lieu et place du vice discret des politiques d’antan. C’est aussi un homme d’affaires pragmatique qui ne croit pas au savoir académique des Yale et Stanford. Ses propositions, en apparence aberrantes, déclenchent des réactions qui, une fois analysées, lui permettent de décider de la politique à suivre dans la discontinuité ou la continuité.
BRICS
Indonésie : Les premiers 100 jours du président Prabowo Subianto
Élu en février 2024 président de l’Indonésie, Prabowo Subianto a pris ses fonctions huit mois plus tard, le 20 octobre. Dans son discours inaugural, il a promis d’éradiquer la corruption et d’améliorer la situation des moins aisés. En politique extérieure, il a déclaré vouloir rendre l’Indonésie « encore plus libre et plus active ». Au final, le président devrait poursuivre la politique de son prédécesseur (dont le fils, Gibran Rakabuming Raka*, a été élu vice-président). Les élections locales et régionales du 27 novembre ont confirmé la popularité de la coalition au pouvoir. Mais, si 3 mois après sa prise de fonctions le président obtient d’excellents scores de popularité, les observateurs restent sceptiques sur sa capacité à confirmer la transformation engagée par Joko Widodo et à assurer une diplomatie « libre et active » dans la tradition indonésienne.
Chine – États-Unis – Sud global : Le tour du monde de Xi jinping de novembre 2024. Le Sud global contre l’Occident
L’élection de Trump aux États-Unis a donné une nouvelle dimension au voyage de Xi en Amérique latine. Xi, en inaugurant le port de Chancay, a planté le dernier clou dans le cercueil de la doctrine Monroe1. Le renforcement des liens commerciaux entre les deux continents s’accélère, entre l’Asie et ses industries chinoises, le Pérou avec ses ressources minières et le Brésil, ferme du monde. Depuis des dizaines d’années, la politique des États-Unis vis-à-vis de l’Eurasie a été le containment, l’endiguement avec un instrument, la force, et plus de 800 bases militaires. La réponse politique de la Chine a été le désencerclement avec les routes de la soie et le commerce international, complété aujourd’hui par le contre-encerclement avec l’attaque du système financier de 1944 et de son étalon, le dollar. Au multilatéralisme rejeté par Trump, président du « one indispensable nation in world affairs »2, Xi répond par des actions concertées avec les BRICS* et le Sud global, qui ne veulent pas continuer à enrichir le maître états-unien en finançant leur propre soumission.
Chine – Amérique du Sud – Monde : Plus qu’un port
L’Amérique du Sud est devenue un enjeu géopolitique d’importance. Longtemps chasse gardée des États-Unis, elle est désormais un continent d’expansion pour la puissance chinoise comme le démontre la création d’un terminal océanique majeur.
Eurasie – Europe : Sentinelle à l’ouest de la Grande Eurasie ? Pour la conquête de l’Est jusqu’à la Mer d’Okhotsk ?
La réunion des BRICS à Kazan en octobre avait permis une rencontre entre Xi et Modi et un accord historique entre la Chine et l’Inde. Quelques mois plus tôt, la Chine avait réussi un rapprochement entre deux vieux ennemis, l’Iran et l’Arabie Saoudite. La réunion de Valdai, club de réflexion créé en 2014, dont le thème était « Une paix durable sur quelle base ? Sécurité commune et égalité des chances pour le développement au XXIe siècle », était une occasion pour Poutine d’exposer ses vues politiques sur les affaires du monde. Ces deux succès diplomatiques en constituaient la toile de fond. Un dialogue plus ciblé avec Glenn Diesen, professeur norvégien de géopolitique, lui a permis de préciser sa vision sur la place de l’Europe dans cet ensemble, dépendance américaine… à la conquête de l’Est ou sentinelle à l’ouest de la Grande Eurasie ?
Monde : L’or
L’homme a toujours été fasciné par ce métal. Actuellement, son acquisition continue par la Russie, la Chine et l’Inde est considérée comme une amplification de sa valeur géopolitique.
Chine – Turquie – Russie : La marche turque vers l’est. Vers un retour aux sources
« La Turquie est une partie de l’Europe » disait W. Hallstein1 en signant l’accord d’association avec la Turquie en 1963. Mais les portes de l’Europe lui sont restées fermées alors qu’elle avait déposé sa demande d’adhésion en 1987, et de pays candidat en 1999.
L’Europe est passée de 6 à 27 membres, la candidature turque a été gelée alors que l’Asie, devenue la locomotive de l’économie mondiale, attirait la Turquie dans ses rets.
« Nous aimerions devenir membre des BRICS, cela pourrait être une bonne alternative à l’Union européenne », déclare le ministre des Affaires étrangères turc à l’issue d’une visite au Xinjiang et en Chine.
La marche turque vers l’est ressemble à un retour aux sources d’un peuple qui veut valoriser les liens que son histoire a tissés avec la Chine, l’Inde, la Russie, l’Iran et l’Arabie saoudite, dans le monde autre qu’unipolaire de l’Occident.
La géopolitique mondiale rappelle le poids de l’Histoire des peuples et combien « les faits sont têtus ».
Chine – Europe : Tit for tat à Bruxelles, tour de cochon à Pékin
L’ouverture d’une enquête anti-dumping à l’encontre du porc européen est la 1ère réponse de Pékin à l’augmentation des tarifs douaniers décidée par l’Europe. Les lois de la jungle gagnent du terrain dans la résolution des conflits entre États, on est passé du possible classique coup de Jarnac en cours avec l’enquête sur les cognacs (les brandies), aux grenades dégoupillées balancées de-ci de-là, comme mode d’expression d’une politique. C’est le jeu périlleux du monde de sanctions actuel, aux conséquences bien incertaines.
Grappillages Asie21 n° 179/2024-01
Asie – Mozambique Des pétroliers asiatiques
Chine Jeux interdits
Chine – Afrique
⦿ Angola : danger
Grappillages Asie21 n° 176/2023-10
BRICS Photo
BRICS – Angola Attrait
Chine – Afrique
⦿ Angola : enfin
⦿ Guinée équatoriale : propositions
⦿ Mozambique : favoritisme ?
Chine : Incertitudes de la politique agricole chinoise, un défi pour les BRICS ?
La Chine a connu trop de catastrophes climatiques puis politiques au cours de sa longue existence pour ne pas être obsédée par l’autosuffisance alimentaire. L’agriculture a une double vocation que le progrès technologique a fini par cacher :
- l’occupation durable du territoire national dont le paysan est le meilleur défenseur dans tous les sens du terme (militaire, écologique, etc.) ;
- l’autosuffisance alimentaire. C’est le gage de l’indépendance pour un ensemble de 1,4 milliard d’habitants logés dans un monde naturel limité et complexe, mis en valeur par le génie des hommes.
La révolution industrielle récente a provoqué une urbanisation forte qui a déséquilibré l’ordre millénaire de l’empire du Milieu. Le matérialisme (l’avoir) l’emportera-t-il sur l’esprit (l’être) ? Le commerce international constitue la variable d’ajustement qui garantit l’autosuffisance alimentaire. Les BRICS en sont un instrument avec 2 acteurs prioritaires : la Russie voisine, au potentiel agricole élevé mais encore incertain, le Brésil lointain, plus sûr, et qui, de plus en plus, nourrit l’Asie.
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 176/2023-10 sommaire
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
EXTRÊME-ORIENT
Chine Incertitudes de la politique agricole chinoise. Un défi pour les BRICS ? Maurice Rossin, Asie21
Chine – Pakistan Route de la soie au Pakistan, célébration, Rémi Perelman, Asie21
Chine – États-Unis – Corée du Sud La guerre des puces, c’est fini ! Edouard Valensi, Asie21
L’Indonésie porte son regard sur l’Afrique de l’Est
Le président Joko « Jokowi » Widodo a effectué en août 2023 sa première tournée sur le continent africain. Centrée sur l’Afrique de l’Est, elle fut l’occasion de conclure différents accords commerciaux et de dessiner les contours de la stratégie indonésienne sur ce continent.
Grappillages Asie21 n° 173/2023-06
Asie – États-Unis Immigrants
Chine – Afrique
- Angola : le prix de la dette
- Angola : soupçons
- Guinée Bissau : pêche
Chine – Russie – Ukraine : Les variations du roi Blé en Eurasie
Les céréales ont domestiqué l’homme1. Le blé dans le « croissant fertile » avec le millet et le riz de Chine, ont été, depuis 5000 AEC, les marqueurs de la civilisation des hommes dans l’occupation des sols. La Russie est redevenue le leader mondial du blé qu’elle était en 1900. La Chine, 20 % de la population mondiale et 10 % des terres cultivables, a donné au blé un rôle clé dans la recherche de l’autosuffisance alimentaire. Si l’élimination de la pauvreté a été un succès, la crise ukrainienne et l’incertitude climatique démontrent les dangers de la dépendance au marché mondial. Devenu le premier importateur mondial de blé et avec la moitié des stocks mondiaux, son approche est pragmatique : Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts2. L’Ukraine n’est pas le bread basket * du monde. La guerre a provoqué des hausses de prix irrationnelles et enrichi les 4 grands traders ABCD* avec la gestion des peurs. La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité3. La campagne céréalière 2023-2024 sera excédentaire, d’autres facteurs, surtout climatiques, perturberont les marchés. La spécialisation régionale des productions n’a pas rendu le monde plus sûr.
Chine – Brésil : Le grand retour de Lula et du Brésil sur la scène internationale
Quand un ex-ambassadeur américain au Brésil, fin connaisseur de la politique latino-américaine, dit que « traiter avec Huawei… est un risque pour la sécurité nationale américaine », que la dédollarisation est un pari dangereux, que « le Brésil ne renforcera pas sa démocratie dans ses relations avec la Chine, mais il le fera dans ses relations avec les États-Unis » et quand il termine par une adresse à Lula sur l’Ukraine, « il doit faire attention à ce qu’il dit », on comprendra combien la visite de Lula en Chine était importante et pleine de risques. Ce fut un grand succès politique, économique et financier. Lula a intronisé Dilma Rousseff, la nouvelle présidente de la NBD* à Shanghai. When God laughs1, … on rappellera que c’est D. Rouseff, avec Xi, Poutine et Modi qui avaient décidé de la création de la NBD* le 14 juillet 2014. 3 jours plus tard, le MH17 était abattu au-dessus de l’Ukraine. Comprenne qui pourra…
Grappillages n° 171/2023-04
Asie – Mozambique Rassérénés Chine Complicité affichée ? Chine – Afrique Angola : Cabinda Angola : ciblée Angola : financements Tanzanie : ne pas aller trop loin Chine – Brésil : en poste Chine – Brésil : oubliée l’influenza Chine – Brésil : vaches et diplomatie Chine – Monde : Huawei, instrument clé Chine – Mozambique … Lire la suite
Grappillages Asie21 n° 167/2022-12
BRICS – Chine – Inde Bousculade Chine Cavalier seul Chine – Angola Deuil Chine – Angola Énergie Chine – Australie Renseignement Chine – Brésil Confirmation et équidistance Chine – Brésil. Convictions Chine – Brésil – États-Unis Maïs Chine – Guinée Bissau Étude significative Inde – Burkina Faso Coopération en suspens Royaume-Uni – Chine Inquiétudes Timor oriental … Lire la suite
Grappillages Asie21 n° 166/2022-11
Asie – Canada L’Asie en nombre
BRICS Nouvelle arme de Moscou ?
Chine – Afrique
- Angola – États-Unis : rapprochement
- Cameroun – États-Unis : mélange des genres