2030. La guerre de retour ! 

Par le Général Dominique Delort

Les éditions Le Sémaphore, Paris, 2022

Dans cet ouvrage de 315 pages, le général de corps d’armée (2S) Dominique Delort décrit des guerres sur plusieurs fronts en 2030.

Après la fin de la guerre en Ukraine, l’OTAN périclite. En 2030, nous dit l’auteur, les États-Unis d’Europe sont nés. Ils disposent d’un président, le Français Antoine Honfleur. Le ministre de la Défense est une italienne. Le responsable du Service d’information des armées est également italien. Un droit de véto est accordé aux seuls pays membres fondateurs, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Mais il est limité à l’évolution possible de la Constitution de l’Europe fédérale. La capitale à laquelle on a donné le nom d’Europa s’est installée sur le Rhin. L’Europe occupe au Conseil de sécurité de l’ONU le siège permanent qu’avait la France.

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Taïwan – Vietnam – États-Unis – Chine : Revendication vietnamienne renouvelée sur  l’île de Taiping (太平島)/Itu-Aba dans les Spratleys

Les porte-parole adjoints des ministères des Affaires étrangères vietnamien et taïwanais ont eu une joute verbale à propos d’un exercice de tir taïwanais dans les eaux de l’île de Taiping1 (Itu-Aba) en mer de Chine du Sud. Taiping est la seule île « possédée » par Taïwan dans cette zone. Mais le Vietnam la revendique.

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Chine –  Russie – Ukraine : Les variations du roi Blé en Eurasie

Les céréales ont domestiqué l’homme1. Le blé dans le « croissant fertile » avec le millet et le riz de Chine, ont été, depuis 5000 AEC, les marqueurs de la civilisation des hommes dans l’occupation des sols. La Russie est redevenue le leader mondial du blé qu’elle était en 1900. La Chine, 20 % de la population mondiale et 10 % des terres cultivables, a donné au blé un rôle clé dans la recherche de l’autosuffisance alimentaire. Si l’élimination de la pauvreté a été un succès, la crise ukrainienne et l’incertitude climatique démontrent les dangers de la dépendance au marché mondial. Devenu le premier importateur mondial de blé et avec la moitié des stocks mondiaux, son approche est pragmatique : Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts2. L’Ukraine n’est pas le bread basket * du monde. La guerre a provoqué des hausses de prix irrationnelles et enrichi les 4 grands traders ABCD* avec la gestion des peurs. La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité3. La campagne céréalière 2023-2024 sera excédentaire, d’autres facteurs, surtout climatiques, perturberont les marchés. La spécialisation régionale des productions n’a pas rendu le monde plus sûr.

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Chine – États-Unis – Iran – Pays du Golfe : Une singulière alliance

Le 3 juin 2023, l’Iran a annoncé qu’une alliance navale entre l’Arabie saoudite et les pays du Golfe serait bientôt mise en place. Cet accord qui rebat les cartes dans la région du Golfe, et les États-Unis au second plan, prendra-t-il forme ? Rien n’est moins sûr. Entre les USA et la RPC avec l’Iran et l’Arabie saoudite en réserve, c’est un beau match qui s’annonce.

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Chine – États-Unis – Europe – La dédollarisation : bouleversement ou slogan ?

La Chine est partie à l’attaque contre l’hégémonie du dollar et annonce la « dédollarisation ». Elle dénonce une gestion du dollar, monnaie internationale d’échange depuis l’accord de Bretton Woods, au seul profit des États-Unis et plus encore sa weaponisation, Washington refusant le recours au dollar lors du commerce avec des pays qui portent atteinte aux droits de l’homme, à l’économie et à la sécurité du monde. Pour nombre de pays, il est devenu vital de trouver un substitut au dollar, et le renminbi leur est apparu comme le seul substitut possible. Pourtant la monnaie chinoise ne peut pas s’imposer comme une monnaie internationale car elle reste trop étroitement contrôlée par des autorités gouvernementales pusillanimes qui filtrent les entrées et sorties du yuan du pays. Les milieux financiers américains peuvent donc respirer : la « dédollarisation » n’est toujours guère plus qu’un slogan, le dollar reste roi.

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Chine – États-Unis : Un nouveau sujet de dispute

Vue par la Chine, la nouvelle stratégie de désarmement des États-Unis présentée le 2 juin 2023 par le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, dénonce l’expansion substantielle des capacités nucléaires de la Chine pour justifier la refonte des forces de dissuasion américaines et renforcer encore l’arsenal de la superpuissance nucléaire. Plus loin, la sommation signifiée à Pékin de participer aux nouvelles négociations Start, une condition nécessaire pour que les États-Unis puissent désarmer, est un artifice qui permet au Pentagone de conserver sa triade, tout en en faisant porter la responsabilité du statu quo à la Chine.

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Nouvelles routes de la soie chinoises : La situation financière difficile des prêteurs et des emprunteurs

Dix ans après leur lancement en 2013 par Xi Jinping lors d’une visite à Astana (Kazakhstan), les Nouvelles routes de la soie ou Belt and Road Initiative (BRI) puis One Road, One Belt depuis 20171, connaissent une situation financière difficile. 

Ten years after their launching by Xi Jinping in 2013, during a visit to Astana (Kazakhstan), the new silk roads or « Belt and Road Initiative (BRI)  » then « One Road, One Belt » since 2017, are in a difficult financial situation.

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Taïwan – Chine – États-Unis – Russie Conflit dans le détroit de Taïwan : scénarios américains, inquiétude de la Russie

Jeux de guerres à Washington : la Russie s’inquiète que la Chine puisse ne pas coopérer suffisamment avec elle en cas de conflit dans le détroit de Taïwan. Aussi attire-t-elle l’attention sur ses voisins indiens, vietnamiens, philippins, japonais, coréens, adversaires potentiels de la Chine en cas de guerre.

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Eurasie : Entre Chine et Russie et sous l’ombre des menaces de l’Europe, le coeur de l’Asie centrale balance

Les dirigeants des 5 États d’Asie centrale qui étaient avec Poutine à Moscou le 9 mai 2023 seront avec Xi à Xi’an, ancienne capitale chinoise1 du 18 au 20 mai. Russie et Chine partenaires ou concurrents ? 

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Corée du Sud – Japon – États-Unis  : Consolidation de l’alliance américaine

De la visite d’État du Président sud-coréen Yoon Seok-Yeol aux États-Unis fin avril 2023, à celle du Premier ministre Japonais Fumio Kishida en Corée du Sud début mai, sans oublier celle du Chef d’État-major de la marine japonaise, l’Amiral Ryo Sakai, en Australie ou encore l’annonce de l’ouverture prochaine d’un bureau de liaison de l’OTAN au Japon, de nombreux signaux indiquent que les États-Unis accélèrent dans la consolidation de leurs réseaux d’alliances et de partenariats en Asie du Nord-Est et au-delà.

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Eurasie : Le nouvel empire du Milieu – что делать1

Xi, à son départ de Moscou, confiait à Poutine : « En ce moment, il y a des changements, tels que nous n’en avons pas vus depuis 100 ans, et nous sommes ceux qui les dirigerons, ensemble. »

« Les grands empires ne meurent jamais, ils sadaptent ». La Russie rejoint l’Inde et la Chine, reconstituant l’empire de Gengis Khan et de ses successeurs  qui dominèrent le monde durant plus de 4 siècles. Le trio a l’espace, l’eau, l’énergie, la population avec la faim de croissance. Le monde change de maître, il pensait « occidental », il se met à l’heure « asiatique ». La sagesse chinoise et indienne combinée à l’expérience européenne russe seront bien nécessaires pour trouver des solutions originales aux paroles de Xi.  Il est difficile de combiner deux systèmes si opposés : empire multi-ethnique vs États-nations2. L’Asie na jamais eu le goût occidental pour les conquêtes, elle intègre et assimile l’autre, quand l’Occident conquiert, impose et remplace. L’agir dans le temps long, jugera. Thucydides avait raison, « l’histoire est un perpétuel recommencement », avec ses rêves et ses pièges.

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Guillaume Bombenger

Diplômé du titre d’analyste en stratégies internationales et titulaire d’un Master en diplomatie et relations internationales, Guillaume a passé les 20 dernières années au sein de pays aux cultures variées. Depuis 2019, il évolue en Australie d’où il s’intéresse aux questions sécuritaires, principalement liées à la zone Indo-Pacifique.

Chine – Japon – Russie : Évolution de la position chinoise sur les Kouriles – réactions japonaises

Pour la première fois en 60 ans, la Chine a changé de position sur la question de l’appartenance des îles Kouriles du Sud. En 1964, Mao Zedong avait exprimé son soutien au Japon. On attribue son attitude au désaveu des conclusions du 20e congrès du PC soviétique, qui avait été celui de la déstalinisation.

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Chine – France – Taïwan – États-Unis : Vers un nouvel équilibre du monde ?

Avec la guerre en Ukraine, l’Europe connaît une crise de l’énergie et l’inflation. Les entreprises européennes subissent la flambée des prix pendant que les États-Unis les attirent sur leur sol avec des conditions financières très intéressantes. Grandes ou petites, ces entreprises souhaitent y déplacer leurs unités de production pour se développer. Les États-Unis pratiquent un protectionnisme commercial et violent les règles de l’OMC. La présidente Tsai Ing-wen se rend aux États-Unis pendant que le président Macron est reçu à Pékin.

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Chine – Brésil : Le grand retour de Lula et du Brésil sur la scène internationale

Quand un ex-ambassadeur américain au Brésil, fin connaisseur de la politique latino-américaine,  dit que « traiter avec Huawei… est un risque pour la sécurité nationale américaine », que la dédollarisation est un pari dangereux,  que « le Brésil ne renforcera pas sa démocratie dans ses relations avec la Chine, mais il le fera dans ses relations avec les États-Unis » et quand il termine par une adresse à Lula sur l’Ukraine, « il doit faire attention à ce qu’il dit », on comprendra combien la visite de Lula en Chine était importante et pleine de risques. Ce fut un grand succès politique, économique et financier. Lula a intronisé Dilma Rousseff, la nouvelle présidente de la NBD* à Shanghai.  When God laughs1, … on rappellera que c’est D. Rouseff, avec Xi, Poutine et Modi qui avaient décidé de la création de la NBD* le 14 juillet 2014. 3 jours plus tard, le MH17 était abattu au-dessus de l’Ukraine. Comprenne qui pourra… 

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Malaisie – Chine : Visite à Pékin du Premier ministre de Malaisie Anwar Ibrahim  

Lors de sa visite à Pékin, le non-alignement du Premier ministre de Malaisie Anwar Ibrahim lui a rapporté gros.  

During his visit to Beijing, Malaysian Prime Minister Anwar Ibrahim’s non-alignment position paid off big for Malaysia.  

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Chine – Japon – Russie : Évolution de la position chinoise sur les Kouriles – réactions japonaises

Pour la première fois en 60 ans, la Chine a changé de position sur la question de l’appartenance des îles Kouriles du Sud. En 1964, Mao Zedong avait exprimé son soutien au Japon. On attribue son attitude au désaveu des conclusions du 20e congrès du PC soviétique, qui avait été celui de la déstalinisation.

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Grappillages n° 171/2023-04

Asie – Mozambique  Rassérénés Chine  Complicité affichée ? Chine – Afrique Angola : Cabinda Angola : ciblée Angola : financements Tanzanie : ne pas aller trop loin      Chine – Brésil : en poste Chine – Brésil : oubliée l’influenza Chine – Brésil : vaches et diplomatie Chine – Monde : Huawei, instrument clé Chine – Mozambique … Lire la suite

Nouvelle-Zélande – Australie – États-Unis : Les SNA américains, la torpille australienne à l’encontre de l’indépendance néo-zélandaise ?

Considérée par l’ancien Premier ministre travailliste australien Paul Keating (1991/1996) comme « la pire décision du pays depuis plus de 100 ans » en termes de souveraineté stratégique et subsidiairement de sa liberté d’engagement – ou non – d’un potentiel adversaire dans le cadre de l’Aukus*, l’acquisition de SNA* américains par l’Australie provoque de nombreuses interrogations en Nouvelle-Zélande. En marge des craintes des nations du Pacifique et de l’ASEAN* concernant une éventuelle prolifération nucléaire et/ou un accroissement de la militarisation de leur environnement direct, Wellington – tenu tout comme Ottawa à l’écart de la gestation de ladite alliance tripartite anglo-saxonne Aukus* – se retrouve désormais face à la perspective de choix difficiles. 

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