La Corée du Nord a inscrit son statut d’État nucléaire dans sa constitution.
Dès sa conception en 2015, le Corridor économique Chine-Pakistan a été présenté comme le parangon des Nouvelles routes chinoises de la soie lancées deux ans plus tôt. Sous le signe du win-win mais destiné à offrir notamment à la Chine l’accès le plus court et le plus sûr aux marchés d’Asie centrale, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Europe via le port en eau profonde de Gwadar, l’engagement de sa réalisation s’est avéré laborieux. Rendez-vous en 2030 pour conclure : partenariat, exploitation ou colonisation ?
Cinq ans après le lancement du CPEC, son organe de gouvernance supra-constitutionnel est en passe de devenir une quasi-filiale du Parti communiste chinois.
Face à des besoins croissants, l’économie pakistanaise souffre de nombreux maux, ceux notamment de la médiocrité des infrastructures et d’une pénurie d’énergie criante. La proposition chinoise d’un « Corridor économique » y avait trouvé, en 2015, l’accueil empressé du Premier ministre de l’époque. Son successeur depuis août 2018, Imran Khan, sans repousser l’aide de Pékin, s’est rapidement soucié de la rééquilibrer en faisant notamment appel aux pays investisseurs du Golfe. Pour leur part, les États-Unis aimeraient ne pas se voir évincés et la Chine assure accepter la participation financière de pays-tiers.
L’Indo-Pacifique (IP), un nouveau monde tiraillé entre Washington et Pékin
Cinq grands acteurs dans un théâtre pour trois stratégies
Rémi Perelman, Asie21
NB : Ce qui suit développe le sujet d’un court exposé présenté par Rémi Perelman lors du colloque organisé le 25 février 2020 par la Fondation Gabriel Péri et l’INALCO sur le thème « Mer de Chine méridionale et Indo-Pacifique : comment garantir une sécurité commune ?«
L’Indo-Pacifique est désormais le centre de la compétition géopolitique sino-américaine. On pourrait imaginer, et cela a été dit, être revenu à l’affrontement bipolaire qui a marqué la Guerre Froide avec, pour Washington, un simple changement de sparring partner. Mais l’effacement – tout relatif – des États-Unis trumpiens donnent de l’espace à des puissances moyennes. Trois d’entre elles, chacune à sa manière, pourrait trouver l’instant favorable pour affirmer ses ambitions régionales, l’Inde, l’Indonésie et l’Australie, une situation susceptible de conduire à la multipolarité.
FAITS La Chine a proposé de financer la construction du grand barrage de Basha-Diamer prévu pour être édifié sur l’Indus, à la limite entre le Khyber-Pakhtunkhwa et le Gilgit-Baltistan. Mais elle voulait en garder le contrôle. Le Pakistan a refusé. La Chine finance d’autres projets d’infrastructures hydrauliques de moindre importance. Le volet agricole du corridor … Lire la suite
南亞與中東地緣政治平衡的困境
South Asia – Middle East: The Difficult Geopolitical Balances Between South Asia and the Middle East
Les pays d’Asie du Sud et ceux du Moyen-Orient devraient entretenir d’excellentes relations, leurs économies étant complémentaires. Mais les problèmes politiques internes et externes constituent des freins d’autant plus importants que les États-Unis les compliquent par les pressions multiples qu’ils exercent sur tous les pays de la région.
由於經濟上的互補,照道理而言,南亞與中東諸國,應保持良好的関係,但是由於國內外的政治問題,使得這些國家彼此有所保留,更加上美國對這個地區的所有國家不斷施壓,使得問題更複雜化。
Le port et la ville de Gwadar devraient prospérer dans le cadre du projet phare des Routes de la soie qu’est le Corridor économique Chine-Pakistan, CECP. Pour croître, il lui faudra surmonter, non seulement l’irrédentisme de la province pakistanaise du Baloutchistan, mais aussi le handicap majeur de son aridité.
Depuis que des patrouilles mixtes afghano-chinoises ont été aperçues dans le corridor de Wakhan, à l’extrémité reculée de l’Afghanistan, proche des frontières chinoise et tadjike, la probable construction d’une base militaire anime les médias locaux. Serait-elle destinée à accueillir un détachement de l’Armée populaire de libération, l’APL ou des militaires afghans ? Si proche du Xinjiang, la question pourrait faire sourire, mais des affirmations, des contradictions et des dénégations se sont égrenées depuis le début de 2018. Des rapprochements ont été faits avec l’installation de la base militaire de Djibouti. Sans doute Pékin voudrait à la fois sécuriser sa frontière occidentale et pousser vers l’Afghanistan et l’Iran son tant vanté Corridor économique Chine-Pakistan.
在阿富汗與中國接壤的瓦罕走廊,自從傳出有兩國合組的巡邏部隊後,當地媒體就不斷出現兩國可能合建一座軍事基地的話題。這個地方,難道真要接待一支中國人民解放軍分遣隊,或是阿富汗軍隊?由於如此靠近新疆,這個問題,從2018年初開始,就一直夾雜著肯定或否定,互相矛盾的不同說法。這倒有些類似,中國在東非吉布第設立軍事基地的情況。無論如何,北京當局,一方面要確保其西部邊界,另一方面為了完成其誇下海口的中國一巴基斯坦經濟走廊,因此必須向阿富汗及伊朗推進。
Imran Khan, le nouveau Premier ministre du Pakistan promet un mode de gouvernement plus démocratique pour redresser une économie défaillante. Un réajustement des relations avec la Chine – maître d’ouvrage du corridor économique – sera un test d’autorité personnelle auquel Pékin devrait se prêter.
Imran Khan, Pakistan’s new Prime minister, promises a more democratic mode of government to redress a failing economy. A readjustment of relations with China – the in fact contracting authority of the economic corridor – will be a test of personal authority to which Beijing should lend itself.
Exclusif : le Plan directeur du CEPC révélé.
Des détails provenant des documents originaux établissant le Plan à long terme du CEPC sont divulgués au public pour la première fois.
La création de tribunaux de commerce consacrés à la résolution des litiges suscités à l’étranger par l’initiative des Nouvelles Routes de la soie est à la fois une bonne nouvelle et une menace. Une bonne, pour les entreprises et États concernés, car elle devrait en principe simplifier les procédures actuelles en les alignant sur celles d’instances reconnues et appréciées, celles de Singapour et de Dubaï. Une menace, dans la mesure où elle pourrait annoncer l’avancée, hors des frontières chinoises, d’un système judiciaire, voire juridique, aux caractéristiques chinoises (cf. l’exterritorialité du droit américain).
Le projet de Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) se met progressivement en place. Il donne un véritable coup de fouet à l’économie pakistanaise, qui va profiter d’infrastructures modernes et des sources d’énergie qui lui manquaient cruellement. L’installation systématique de sociétés chinoises qui s’ensuit apparaît plus problématique pour l’avenir du pays, comme l’enseigne le précédent des interventions chinoises au Sri Lanka. L’examen de ces deux cas jette une lumière crue sur les perspectives que l’Initiative des Routes de la soie peut laisser entrevoir aux pays qui se trouvent sur leur tracé. « Solution Chine » : une issue fatale ?