Le 21 mars 2021 les Philippins révèlent avoir découvert, le 7 mars, la présence de 220 bateaux de pêche chinois sur le haut-fond Whitsun, dans les Spratleys, en violation complète du droit de la mer relatif aux activités étrangères dans la zone économique exclusive (ZEE) d’un autre État, en l’occurrence celle des Philippines. Or il s’avère que les contrevenants appartiennent aux milices maritimes chinoises et que, selon les indices recueillis et l’histoire d’un passé récent, elles amorcent une annexion prochaine du récif. Le mode opératoire qui se dessine apparaît en effet pouvoir se calquer sur celui qui a été mis en œuvre par les Chinois à partir de 1995 pour s’emparer du haut-fond Mischief, puis le transformer complètement en île artificielle et en plateforme militarisée à partir de 2016.
Delfin Lorenzana
Philippines : Une relation toujours compliquée avec les États-Unis
Après avoir annoncé, début février 2020, l’abrogation de l’Accord sur les forces hôtes (VFA*), accord qui organise depuis 1998 la coopération militaire entre les Philippines et les États-Unis, le président Duterte a surpris ses interlocuteurs par une volte-face inattendue le 2 juin 2020. Cet accord est central dans le déploiement de puissance américaine dans la région.
Sécurité en Asie du Sud-Est : la trahison Duterte
Sur fond d’immixtion américaine dans les affaires intérieures des Philippines le président Rodrigo Duterte a réagi violemment en décidant, le 11 février 2020, de mettre fin à l’« accord sur les forces hôtes » (VFA*), signé le 10 février 1998 entre les États-Unis et le gouvernement philippin, de Fidel Ramos à l’époque. A la suite d’une intention annoncée dès la fin du mois de janvier, cette décision, s’il n’y est pas revenu dessus avant le 8 juillet 2020, provoquera un véritable déficit sécuritaire régional en faveur de la Chine.
Philippines – États-Unis – Traité de défense mutuelle : Des garanties américaines mais une renégociation en suspens
Mike Pompeo, secrétaire d’État américain, s’est arrêté les 28 février et 1er mars 2019 à Manille pour discuter des sujets d’intérêts politiques communs. Sur celui du traité de défense mutuelle (TDM) de 1951 il a apporté des garanties aux Philippines quant aux termes d’une intervention américaine à leur profit en mer de Chine du Sud en cas d’agression chinoise. Si en réponse à cela, le secrétaire d’État philippin Teodoro Locsin est convaincu de ne rien changer au TDM, puisque les précisions américaines apportées suffisent, ce n’est pas le cas du président Duterte et de son secrétaire à la défense. Ils tiennent tous deux à une révision de l’accord.
Philippines – Chine : Perspective d’investissement chinois sur le chantier naval de Subic bay
À la suite de la déclaration de faillite du chantier naval Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil), implantée sur Subic bay, et de sa mise en redressement judiciaire le 8 janvier 2019, le gouvernement philippin est à la recherche d’une solution de sauvetage de l’entreprise défaillante. Deux sociétés chinoises, dont une d’État, ont exprimé leur intérêt pour une reprise. Le projet suscite une énorme méfiance tant du côté de certains membres du gouvernement que de l’opposition alors que le président Duterte, sans le dire clairement, y est favorable.
After Hanjin Heavy Industries and Construction Corp. Philippines (HHIC-Phil) shipyard, settled in Subic bay, have introduced a file for rehabilitation on the 8th of January 2019 following its declaration of failure, the Filipino government is looking for a solution to redress the failing company. Two Chinese shipyards, one among them being a state company, have expressed their interests for a takeover. Such a project raises a huge distrust on the side of some members of the government and from political opponents when president Duterte on his part, without expressing himself clearly, is on the contrary, favorable to the Chinese solution.
Philippines – États-Unis : Perspective de renégociation du Traité de défense mutuelle
Depuis la mi-décembre 2018, les autorités philippines expriment de plus en plus ouvertement leur souhait de renégocier le traité de défense mutuelle établi avec les États-Unis en 1951. Derrière ce projet se profile le souhait de recueillir davantage de garanties de défense auprès des Américains, soit dans l’hypothèse d’une installation renforcée des Chinois sur les récifs de Scarborough, soit dans celle d’une agression contre les îlots que les Philippins occupent dans les îles Spratleys. Analyse faite, il apparaît autant dans l’intérêt de Manille que de Washington, et même de Hanoï par extension, que soit conservée l’ambiguïté du libellé des articles 4 et 5 du traité quant à leur application à une défense des Philippines en mer de Chine du Sud.
Since the second half of December 2018, the Filipino authorities express more and more openly their wish to renegotiate the 1951’s Mutual Defense Treaty. Behind the project appears the Filipino’ wish to get more defense guarantees from the Americans, either in the hypothesis of a reinforced Chinese settlement on Scarborough reef, or in the hypothesis of a Chinese aggression against the islets occupied by the Philippines in the Spratly islands. One assessment of the present situation suggests, in the Philippines’ interest as well as in the United States’ one, and even Hanoi’s one by extension, that the ambiguity of articles 4 and 5 of the treaty be preserved when applied to a defense of the Philippines in the South China Sea
Chine – Philippines : Lorsque les Chinois s’aventurent sur Benham rise
L’évolution suspecte, de décembre 2016 à mars 2017, d’un navire chinois de recherche scientifique sur le plateau continental étendu (PCE) de Benham rise, évolution tolérée par laxisme ou par crainte par le gouvernement des Philippines, pourrait devenir la source d’un contentieux ultérieur entre les deux États.
Chine – Philippines – États-Unis – mer de Chine du Sud : Nouvelle alerte sur les îles
L’alerte donnée en avril 2016, selon laquelle les Chinois projetaient de transformer complètement l’atoll effondré de Scarborough à l’identique des plateformes construites sur huit structures rocheuses des îles Spratleys, apparaît devoir se concrétiser en 2017. L’opération prévue, si elle est mise à exécution, constituera du côté de Pékin un test pour mesurer l’authenticité de la résolution américaine de contrôler au plus près les routes navales chinoises vers le Pacifique.