Les autorités militaires philippines, en collaboration avec leurs homologues américains et japonais, ont décidé, fin juin 2025, de donner une valeur opérationnelle au concept de « théâtre unique », afin d’unifier leur processus de planification militaire sur les mers de Chine orientale et méridionale, espaces de tensions croissantes entre Tokyo et Manille avec Pékin. Le Japon et les États-Unis ont, par ailleurs, annoncé leur volonté de relancer le projet de ligne ferroviaire Subic-Clark-Manille-Batanga (SCMB), longtemps resté bloqué après l’échec du projet initial soutenu par la Chine.
États-Unis
Taïwan – États-Unis – Chine : Éviter la provocation?
避免挑釁?
En prévision du projet de Stratégie de défense nationale1 (NDS) 2025 des États-Unis, qui doit être publié le 31 août 2025, la fondation Defense Priorities publie un rapport qui suggère un repositionnement stratégique avec un retrait de 22 000 militaires américains de la région Asie-Pacifique.
Philippines – Canada : Accord de défense
Début juillet 2025, les Philippines ont annoncé la signature imminente d’un accord sur les forces en visite avec le Canada ; Manille négociant, par ailleurs, ce type d’accord militaire avec d’autres partenaires dont la France et l’Inde.
Malaisie – Thaïlande – États-Unis : Circonscrire l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine
Les États-Unis envisagent d’imposer des restrictions à l’exportation de puces en direction de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est soupçonnés de réexpédier illégalement des composants électroniques américains vers la Chine. Le projet de règlement, dévoilé début juillet 2025, place la Malaisie et la Thaïlande sur la liste des pays soumis à restrictions (Entity List), exigeant une autorisation spéciale du gouvernement américain pour l’achat de puces.
Japon – Australie – Etats-Unis : Pacte logistique naval trilatéral
Le 11 juillet 2025, les États-Unis, le Japon et l’Australie ont signé un accord trilatéral de coopération logistique. Ce pacte renforce l’interopérabilité du soutien naval, notamment pour le ravitaillement, le réarmement, la réparation et le ravitaillement des navires des forces des trois pays. Il officialise des années de coordination dans ces domaines.
Indonésie – Birmanie – Russie :Extension de l’empreinte russe en Asie du Sud-Est
Ostracisée par l’Union européenne et en partie par les États-Unis, la Russie cherche à préserver son statut de grande puissance en portant son regard vers le Sud global. Dans cette logique, l’Asie du Sud-Est est l’une des cibles privilégiées de Moscou, au-delà du « pivot vers l’Asie » initié au début des années 2020. Cette manœuvre rencontre un écho plutôt favorable, notamment en Indonésie et en Birmanie, pour des motifs sensiblement différents.
Birmanie – Chine : Contrôle de sites d’extraction de terres rares
Riche en minerais critiques, la Birmanie, en proie à une guerre civile à l’horizon incertain, voit son accès à ses ressources perturbé, même dans l’État Shan, à l’est du pays, pourtant partiellement épargné par les combats. Cette situation suscite certaines inquiétudes en Chine car elle menace ses approvisionnements en terres rares, à l’heure où Washington semble vouloir faire pression sur elle afin qu’elle en augmente ses exportations. La nécessité chinoise d’assurer la sécurité de ses approvisionnements peut toutefois trouver un écho favorable dans la prise de contrôle, en juin 2025, de sites d’extraction de terres rares par l’United State Wa Army (UWSA).
Taïwan – Chine – États-Unis : Acte IV scène 2 : quatre exercices militaires dans l’Indo-Pacifique. Dissuasion stratégique intense
Les exercices militaires (Resolute Power Pacific, exercice trilatéral États-Unis-Japon-Corée du Sud, Talisman Sabre) dans la région indo-pacifique ont pour objectif technique de développer l’interopérabilité entre les participants. L’exercice annuel Han Kuang 41 est purement taïwanais et a pour objectif d’entraîner les forces militaires de Taïwan, Kinmen, Penghu et Matsu. Sur le plan stratégique, ils envoient un message à la Chine : sa menace est prise en compte et certains se préparent à l’affronter.
Corée du Sud – États-Unis – Taïwan : Sourde oreille coréenne à l’appel américain ?
L’Atlantic Council * recommande à la Corée du Sud d’augmenter son implication dans les questions de sécurité du détroit de Taïwan et donc de ne plus se limiter à la mission de dissuasion des troupes américaines stationnées en Corée du Sud face à la Corée du Nord.
Taïwan – Guam : La gouverneure de Guam reçue à Taïwan par un président austronésien ?
Guam est un territoire insulaire – territoire non incorporé – des États-Unis situé dans l’archipel des Îles Mariannes, îles les plus au nord de la Micronésie. Les Mariannes se divisent en deux territoires américains distincts : l’île de Guam et les îles Mariannes du Nord et font partie de la deuxième chaîne d’îles1.
Lettre confidentielle Asie21-Futuribles n° 196/2025-07&08 sommaire
1- ÉVÉNEMENTS MAJEURS RÉCENTS ET ENJEUX DE DEMAIN
ASIE DE L’EST
Corée du Sud – Taïwan – États-Unis Sourde oreille coréenne à l’appel américain ? Catherine Bouchet-Orphelin, Asie21
Encadré 1 : Réserves de la Corée du Sud concernant son implication dans un conflit régional
Encadré 2 : La Chine invite le président Lee Jae-myung à la grande cérémonie de septembre
Japon – Royaume-Uni – Taïwan Au nom du droit de la mer, ils ont franchi le détroit, Daniel Schaeffer
Encadré 1 Les précédents japonais
Encadré 2 Les précédents britanniques
Encadré 3 Extraits pertinents de l’article 7 de la CNUDM : lignes de base droites
Mongolie – Asie centrale Ouverture régionale au Dialogue d’Oulan-Bator 2025, Arnaud Leveau, Asie21
Taïwan Exercice Han Kuang 2025 : montée en gamme face à la pression chinoise, Philippe Deponcelle, Asie21
Taïwan – États-Unis : Présence révélée d’instructeurs-formateurs américains à Taïwan
De manière inattendue, le contre-amiral (ER) américain Mark Montgomery mentionne, lors d’une audition1 au Congrès, la présence de formateurs américains stationnés à Taïwan en expliquant qu’il faut en doubler leur nombre.
Vietnam – Indonésie – Singapour – France : Perspectives après les visites d’État du président Macron
Le président de la République, Emmanuel Macron, a effectué trois visites d’État en Asie du Sud-Est (Vietnam, Indonésie, Singapour) du 26 au 30 mai 2025 (le premier déplacement du président au Vietnam et à Singapour). Le but affiché par l’Élysée était de « relancer la stratégie française dans l’Indopacifique » et de présenter la France comme « une force de paix et d’équilibre ». Ces objectifs ont permis à E. Macron de répéter durant cette tournée les mêmes messages volontaristes tout en déclinant une offre spécifique à chaque pays. Dans les recompositions en cours, en Asie orientale comme ailleurs dans le monde, le président Macron a rappelé que l’Union européenne avait une ligne cohérente et représentait une solution possible face aux « menaces de coercition ». Au-delà des contrats signés et des liens réactivés, que peut-on concrètement attendre de ce déplacement bien orchestré et fort médiatisé ?
French President Emmanuel Macron made three state visits to Southeast Asia (Vietnam, Indonesia, Singapore) from 26 to 30 May 2025 (the President’s first trip to Vietnam and Singapore). The stated aim of the Élysée Palace was to ‘relaunch France’s strategy in the Indo-Pacific’ and to present France as ‘a force for peace and balance’. These objectives enabled E. Macron to repeat the same pro-active messages during his tour, while at the same time putting forward a specific offer for each country. In the context of the changes taking place in East Asia and elsewhere in the world, President Macron reiterated that the European Union had a coherent line and represented a possible solution to the ‘threats of coercion’. Aside from the contracts signed and the links reactivated, what can we really expect from this well-orchestrated, high-profile trip?
Philippines – Chine – États-Unis : Pas de printemps pour Manille
Manille connaît un printemps agité. Sa relation avec Pékin a en effet connu ces dernières semaines un fort regain de tension, illustré à grand bruit par la parade de drapeaux sur le récif contesté de Sandy Cay. Ce climat de tension est également alimenté par un contexte que Pékin ne manque pas de déclarer comme provocateur : tournée de réassurance de Pete Hegseth, affirmation de souveraineté en mer de Chine méridionale, exercice américano-philippin Balikatan-2025 – dont les scénarios et la zone de manœuvre s’approchent de Taïwan – déclaration philippine sur un engagement inévitable en cas de conflit à Taïwan, accords de défense de Manille avec le Japon et la Nouvelle-Zélande… Les Philippines campent sur une posture décomplexée et moins conciliante vis-à-vis de la Chine depuis la présidence Marcos, dopée par le soutien affiché par Washington qui, dans son pivot vers l’Asie du sud-est, compte peut-être faire des Philippines le proxy de sa stratégie d’endiguement de la Chine, au cœur du système développé le long de la première chaîne d’îles. Manille semble s’y préparer.
Taïwan – États-Unis : Augmentation de la suspicion des Taïwanais à l’égard des États-Unis
Selon un sondage réalisé par Brookings Institute*, publié le 1er mai 2025, la confiance des Taïwanais envers les États-Unis, avec le retour de Trump au pouvoir, est en baisse, atteignant même un nouveau seuil. En fait, cette confiance diminue d’année en année. La guerre en Ukraine a particulièrement renforcé le pessimisme des Taïwanais. Mais le gouvernement DPP continuera de coopérer avec la ligne politique américaine.
Asie – Canada – États-Unis : Inquiétudes
Le changement de gouvernance à Washington cause un nouveau souci au Canada. Souvent victime expiatoire à la place des États-Unis, notamment pour certains pays d’Asie, il doit composer avec ceux-ci dont les populations émigrées sont importantes dans son peuplement et impliquées dans son gouvernement.
Chine : Des échantillons très politiques
La Chine vise toutes les planètes du Système solaire. Mais après la Lune, c’est bien Mars qui est prioritaire. L’empire du Milieu souhaite ramener des échantillons de cette planète sur Terre.
Japon – Vietnam – Brésil : Nouvel acteur
La récente visite du président brésilien au Japon et au Vietnam conforte son pays dans son rôle d’acteur international d’importance.
Vietnam : Fortes incertitudes sur l’économie
Rien ne semblait arrêter la transformation de l’économie vietnamienne, l’une des plus réussies au sein de l’Asean*. En 2024 encore, la croissance économique atteignait 7 %, semblant conforter les ambitions fixées par le Parti Communiste Vietnamien (PCV) de rejoindre le club des pays développés en 2045. 2024 a vu une refonte du modèle de développement du pays vers plus de technologie et de valeur ajoutée. Un virage stratégique pour l’avenir industriel du pays qui s’amorce dans des conditions difficiles alors que les menaces de l’Administration Trump jettent une incertitude certaine sur ce parcours brillant.
Nothing seemed to stop the transformation of the Vietnamese economy, one of the most successful in ASEAN. As late as 2024, economic growth was reaching 7%, seemingly confirming the ambitions set by the Vietnamese Communist Party (VCP) to join the club of developed countries by 2045. 2024 spelled a makeover for the country’s development model to more technology and local added value. A strategic redirection for the industrial future of the country despite uncertainties due to the Trump Administration’s commercial threats over this brilliant course.
Japon – Vietnam – Brésil
La récente visite du président brésilien au Japon et au Vietnam conforte son pays dans son rôle d’acteur international d’importance.