Lors de la réunion du Conseil de sécurité demandé par les États-Unis, le Japon et la France pour condamner le tir d’essais d’un missile intercontinental qui s’est achevé dans les eaux de la zone économique exclusive de la Russie, sans menacer aucun des pays voisins, Nicolas de Rivière, le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, s’est totalement aligné sur les États-Unis. Que de contorsion pour cela. Aller jusqu’à proclamer que « la France ne se résoudra pas à ce que la Corée du Nord (RPDC) devienne un État nucléaire » alors que le groupe d’experts des Nations unies a reconnu que les forces de dissuasion de la RPDC étaient substantielles et de haut niveau. S’aventurer jusqu’à dire que « ne pas condamner Pyongyang serait banaliser la prolifération nucléaire », alors qu’il n’y a qu’un État concerné, l’Iran étant déjà sous sanctions. Et comment parler encore d’unanimité au sein du Conseil pour condamner la Corée du Nord, alors que depuis deux ans la Russie et la Fédération de Russie bloquent toute sanction ? Ne faut-il pas enfin manquer de sens commun et avoir un singulier aplomb pour oser demander encore que la Corée du Nord « abandonne ses programmes de manière complète, vérifiable et irréversible », alors que l’on n’a rien à offrir en échange. Hélas, n’est-ce pas la crédibilité de la France qui est mise à mal par ces dénis de la vérité, cet atlantisme inconditionnel ?