Avec l’objectif de maintenir un haut niveau de partenariat et de coopération avec leurs principaux alliés en Asie quels que soient les éventuels changements politiques, les États-Unis ont manifesté le souhait d’institutionnaliser certains des mécanismes de dialogue récemment mis en place. Cela pourrait, dans un premier temps, se concrétiser par la création d’un secrétariat permanent pour coordonner le triangle États-Unis – Japon – Corée du Sud. Puis, dans un second temps, déboucher sur la constitution d’une structure permanente de coordination entre l’Otan et ses quatre partenaires de la région indopacifique (IP4*)1. L’intérêt étant de garantir la poursuite de la politique actuelle, même en cas de changement d’administration aux États-Unis ou dans un autre pays de la région, et de contourner les oppositions quant à l’ouverture de bureaux de représentation de l’Otan en Asie.
IP4
Indo-Pacifique – Europe – Otan. La stratégie des petits pas
Le sommet célébrant le 75e anniversaire de l’Otan s’est tenu à Washington du 9 au 11 juillet 2024. Les 32 pays membres de l’alliance s’y sont retrouvés pour parler du soutien à l’Ukraine, de dissuasion et de défense. Comme chaque année depuis 2022, l’Otan avait également invité à participer au sommet ses quatre partenaires de la région indopacifique : l’Australie, la Corée du Sud, le Japon et la Nouvelle-Zélande. Un peu plus tôt, le 23 juin, le quotidien japonais Nikkei affirmait que l’Union européenne souhaitait de son côté développer un partenariat industriel en matière de défense et de sécurité avec le Japon et la Corée du Sud. Fortement encouragée par les États-Unis : la convergence entre l’axe euro-atlantique et l’Indo-Pacifique sur les questions de défense semble bel et bien engagée au risque de provoquer de vives réactions du côté de la Chine, de la Russie et de la Corée du Nord.