Le 20 mai 2021, à la conférence de l’Arctique à Reykjavik, la Russie affirmait sa présence sur son long flanc nord sibérien. Huit jours plus tôt, la Chine avait réuni les 5 pays d’Asie centrale (C5) à Xi’an pour parler de sécurité et de développement sur le flanc sud de la Russie, absente car non invitée. Cette première réunion fut discrète avec une date annoncée 2 jours auparavant. La concomitance des dates en mai 2021 et le choix de l’ancienne capitale chinoise Xi’an conduisent à s’interroger. Assiste-t-on à une revanche du lettré chinois sur le cosaque conquérant du traité de Nertchinsk de 1689, ou au dernier épisode du Great Game de Kipling, commencé il y a 200 ans entre Russie et Grande-Bretagne ? Et si ce n’était qu’un pas vers le changement de parrain de la région, le pragmatisme chinois incorporant son nouveau rapport de puissance économique avec l’ami russe. La structuration géopolitique actuelle de l’Asie centrale est inefficace pour traiter des 2 priorités régionales, le départ des troupes américaines de l’Afghanistan et la situation au Xinjiang. Un nouvel instrument régional plus adapté et sous direction chinoise, le C5 +1, s’imposait il ?
jeu de go
Asie21 Hors-Série n°3/2020-03 Spécial Indo-Pacifique : Les grands acteurs
L’Indo-Pacifique (IP), un nouveau monde tiraillé entre Washington et Pékin
Cinq grands acteurs dans un théâtre pour trois stratégies
Rémi Perelman, Asie21
NB : Ce qui suit développe le sujet d’un court exposé présenté par Rémi Perelman lors du colloque organisé le 25 février 2020 par la Fondation Gabriel Péri et l’INALCO sur le thème « Mer de Chine méridionale et Indo-Pacifique : comment garantir une sécurité commune ?«
L’Indo-Pacifique est désormais le centre de la compétition géopolitique sino-américaine. On pourrait imaginer, et cela a été dit, être revenu à l’affrontement bipolaire qui a marqué la Guerre Froide avec, pour Washington, un simple changement de sparring partner. Mais l’effacement – tout relatif – des États-Unis trumpiens donnent de l’espace à des puissances moyennes. Trois d’entre elles, chacune à sa manière, pourrait trouver l’instant favorable pour affirmer ses ambitions régionales, l’Inde, l’Indonésie et l’Australie, une situation susceptible de conduire à la multipolarité.
Birmanie : Un projet chinois de Nouvelle-Rangoun
Le projet d’une ville nouvelle doublant l’agglomération de Rangoun date de plusieurs années. Son attribution à un développeur ayant échoué en 2014, un accord est intervenu en 2018 avec la China Communications Construction Company. Mais la presse birmane vient de révéler que le comportement de celle-ci est sujet à controverse. Affaire à suivre.