Le retour en Indonésie de Riziek Shihab, le fondateur du Front des défenseurs de l’islam (FDI), le 10 novembre 2020 a été triomphal. Attendu comme un héros par plusieurs dizaines de milliers de personnes (en pleine crise sanitaire qui n’épargne pas l’Indonésie), il a d’un coup réactivé les vieux démons qui agitent depuis plusieurs décennies, l’islam Indonésien. Surfant sur sa popularité (il s’est auto-proclamé « grand imam des musulmans d’Indonésie ») autant que sur les difficultés rencontrées par le président Jokowi dans la lutte contre le virus, le clerc radical appelle à une « révolution morale ». Ce à quoi il s’attaque sur le fond avec une persévérance inquiétante, est à déstabiliser la voie vers la démocratie séculaire empruntée par l’Indonésie depuis son indépendance.