La situation s’est à ce point détériorée au Cambodge qu’un groupe d’avocats américains a demandé au secrétaire d’État Mike Pompeo de recourir à des sanctions pour dénoncer les pratiques abusives du régime Hun Sen. L’Union européenne n’avait pas attendu aussi longtemps puisqu’en février 2020, Bruxelles annonçait des sanctions commerciales, mises en œuvre en août 2020. Depuis plusieurs années maintenant, avec une accélération ces derniers mois, la mise en place d’un régime autoritaire inquiète. Le Cambodge, qui s’était relevé après les accords de Paris (1991) grâce à l’aide massive de la communauté internationale (notamment ONU, Europe et États-Unis), a tourné le dos à ses soutiens et aux pratiques démocratiques qu’ils préconisent pour s’aligner sur les pratiques politiques chinoises. C’est le même Premier ministre, Hun Sen, qui dirige le pays depuis 35 ans.
Kem Sokha
Cambodge : les ambitions décomplexées de Hun Sen
Depuis plusieurs mois, le Premier ministre du Cambodge Hun Sen procède à un resserrement des jeux politiques afin de ne laisser aucune possibilité à l’opposition de gagner les élections législatives de juillet 2018. Derniers événements en date : l’arrestation du dirigeant du PSNC (Parti du Sauvetage national), Kem Sokha, le 3 septembre 2017 et la fermeture d’un des derniers journaux d’opposition, le Cambodia Daily, le 4 septembre. En même temps que la mise en place d’une « démocrature », Hun Sen revendique l’échec de la transition démocratique. L’exportation du modèle chinois se consolide.