Les céréales ont domestiqué l’homme1. Le blé dans le « croissant fertile » avec le millet et le riz de Chine, ont été, depuis 5000 AEC, les marqueurs de la civilisation des hommes dans l’occupation des sols. La Russie est redevenue le leader mondial du blé qu’elle était en 1900. La Chine, 20 % de la population mondiale et 10 % des terres cultivables, a donné au blé un rôle clé dans la recherche de l’autosuffisance alimentaire. Si l’élimination de la pauvreté a été un succès, la crise ukrainienne et l’incertitude climatique démontrent les dangers de la dépendance au marché mondial. Devenu le premier importateur mondial de blé et avec la moitié des stocks mondiaux, son approche est pragmatique : Les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts2. L’Ukraine n’est pas le bread basket * du monde. La guerre a provoqué des hausses de prix irrationnelles et enrichi les 4 grands traders ABCD* avec la gestion des peurs. La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité3. La campagne céréalière 2023-2024 sera excédentaire, d’autres facteurs, surtout climatiques, perturberont les marchés. La spécialisation régionale des productions n’a pas rendu le monde plus sûr.