Le 1er avril 2025, le Commandement de théâtre (CT) Est de l’APL (armée populaire de libération) a lancé des manœuvres d’ampleur, poursuivies le lendemain sous l’appellation Strait Thunder-2025A, dont le scénario global simulait le blocus partiel deTaïwan, avec des interceptions aériennes, des frappes sur des cibles maritimes et terrestres. Les moyens engagés ont été très importants en volume et variés en nature, avec des unités terrestres, aériennes, navales (dont le groupe aéronaval Shandong), de la force stratégique, mais aussi des garde-côtes (et probablement des milices maritimes). Ils n’atteignaient toutefois pas ceux déployés lors des exercices d’ampleur précédents.
Pékin, sans surprise, a décrit l’exercice comme « un sérieux avertissement et une mesure d’endiguement contre les forces séparatistes pro-indépendance de Taïwan, ainsi qu’une mesure légitime et nécessaire pour défendre la souveraineté et l’unité nationales ».
Le déclenchement, soudain et sans préavis, et le nombre d’aéronefs et de bâtiments déployés, ont résonné comme un coup de tonnerre qui a pu surprendre. Pour autant, cet exercice n’avait rien de surprenant, ni dans sa nature, ni dans son timing. Il s’est inscrit au contraire dans la montée en gamme continue des entraînements de l’APL autour de Taïwan, et dans le schéma désormais classique « provocations-réactions ».