Le Pakistan et l’Afghanistan (AfPak), sont des pays associés depuis trois décennies par la violence islamiste. Le Tadjikistan, où l’islam modéré (sunnite, de rite hanafite) est religion d’État, est menacé par l’organisation État islamique (EI). La vulnérabilité d’une population pauvre aux offres financièrement généreuses que propose l’EI à ses recrues pourrait bien lui ouvrir les portes du pays. Ce serait alors un véritable corridor islamiste qui lierait les trois pays, entre l’océan Indien et la Chine occidentale, accompagnant de près ou de loin le corridor économique Chine-Pakistan. Dans cette région, l’activité de l’islam violent procède principalement de deux groupes antagonistes : les talibans et les militants de l’EI. Une guérilla dans leur voisinage immédiat que la Chine et la Russie pourraient trouver insupportable.
Mossoul
Après Mossoul, l’islam radical en Asie
Après la bataille de Mossoul, le groupe État islamique, EI, va tenter de se refaire en Asie où vivent près d’un milliard de musulmans. Une stratégie fondée non seulement sur l’action violente mais sur l’utilisation missionnaire des combattants du Moyen-Orient et des travailleurs du Golfe de retour dans leurs pays d’origine, et le recrutement de jeunes musulmans discriminés, notamment en Inde. Le chemin sera tortueux, car sans même compter les armées occidentales, l’EI devra affronter l’hostilité d’Al-Qaïda, de l’Iran et des chiites comme celle des musulmans de la mouvance soufie.