Depuis son accession démocratique au pouvoir en juin 2016, le président philippin a fait beaucoup parler de lui. Son programme électoral, à la fois ultra sécuritaire et populiste, inquiétait déjà les observateurs. Les premiers mois de son mandat ont confirmé les craintes sur d’éventuels enchaînements pernicieux. Sous des aspects un peu rustres et un discours peu élaboré, Rodrigo Duterte détruit les fondamentaux régaliens et entretient un climat de peur et d’intimidation. Alors qu’il bénéficie d’un taux de popularité toujours élevé, le président soulève un trouble profond quant à ses motivations, ses pratiques, ses dérives et les conséquences d’un certain cynisme sur une culture politique violente et inégalitaire.