Considérée par l’ancien Premier ministre travailliste australien Paul Keating (1991/1996) comme « la pire décision du pays depuis plus de 100 ans » en termes de souveraineté stratégique et subsidiairement de sa liberté d’engagement – ou non – d’un potentiel adversaire dans le cadre de l’Aukus*, l’acquisition de SNA* américains par l’Australie provoque de nombreuses interrogations en Nouvelle-Zélande. En marge des craintes des nations du Pacifique et de l’ASEAN* concernant une éventuelle prolifération nucléaire et/ou un accroissement de la militarisation de leur environnement direct, Wellington – tenu tout comme Ottawa à l’écart de la gestation de ladite alliance tripartite anglo-saxonne Aukus* – se retrouve désormais face à la perspective de choix difficiles.
RAN
Australie – Chine – États-Unis : Le paradoxe du statu quo australien
En 2012, l’ancienne Première ministre travailliste (ALP*) Julia Gillard (2010-2013) embrassait autant son « siècle asiatique1 » et le « boom » des échanges commerciaux sino-australiens, qu’elle n’accueillait sur les côtes septentrionales australiennes quelques 2 500 soldats américains ainsi que le président américain Barack Obama (2009-2017) qui venait lancer son Pivot to Asia* depuis Canberra. Son successeur travailliste, Anthony Albanese, cherche désormais autant, après le gel diplomatique sino-australien des dernières années (LNP*), à apaiser les relations avec la Chine2 qu’à acquérir malgré les obstacles3 des SNA* américains et/ou britanniques dans le cadre de l’Aukus*. Si la Chine peut certes avoir changé, l’acquisition de submersibles anglo-saxons ne risque peut-être pas de faciliter la détente souhaitée. Quoique.
Australie – États-Unis – Royaume-Uni : Les travaillistes australiens face à l’AUKUS
En date du 15 septembre 2021, Canberra, Washington et Londres surprenaient le monde en annonçant le lancement de l’AUKUS*. Résultat d’un travail de plusieurs mois de l’ex-Premier ministre australien Scott Morrison, mais davantage de la simultanéité au pouvoir de trois gouvernements anglo-saxons décidés à contenir la Chine, il est autant intéressant de s’interroger sur les raisons qui ont amené les libéraux à sceller secrètement cette entente militaire tripartite qu’à en observer désormais les conséquences pour le gouvernement travailliste fraîchement élu.
Australie – Chine : Les tensions sino-australiennes, le défi de l’ALP (Australian Labor Party)
Alors qu’ils ont quitté le pouvoir à l’apogée des relations entre Canberra et Pékin en 2013, les travaillistes de l’ALP* – vainqueurs des élections fédérales de mai 2022 – héritent aujourd’hui de profondes tensions sino-australiennes qu’ils attribuent au moins en partie au « manque de sophistication » de l’opposition, la coalition libérale-nationale (LNP). Après un gel de deux ans des relations diplomatiques entre l’Australie et la Chine, Xiao Qian – ambassadeur de la RPC – a récemment offert une reprise du dialogue à Canberra. Face aux défis économique et stratégique, le positionnement du nouveau Premier ministre travailliste, Anthony Albanese, sera donc déterminant au moment où l’Australie et la Chine célèbrent le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques sur fond de duel sino-américain.
Pacifique AUKUS : malaise en Océanie
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La signature du pacte AUKUS* n’a pas manqué de faire réagir dans le Pacifique. Passée la surprise de cette annonce, les États insulaires de la région ont commencé à faire part de leurs inquiétudes liées à ce nouveau partenariat de sécurité et surtout à l’acquisition par l’Australie de SNA*. Compte tenu de sa position stratégique dans une éventuelle confrontation entre les deux grandes puissances, l’Océanie peut difficilement faire entendre sa voix et s’attend à de fortes pressions, si ce n’est à être placée devant le fait accompli. Une alliance régionale pourrait-elle desserrer l’étau qui va sans doute l’étrangler ?