En novembre 2015, le parti d’Aung San Suu Kyi (ASSK) arrivait largement en tête des élections. En avril 2016, la secrétaire générale du Parti, prix Nobel de la paix, devenait conseillère spéciale de l’État, porte-parole de la présidence et ministre des Affaires étrangères. Cette accumulation de fonctions, et sa proximité avec le président Htin Kyaw, devaient lui donner suffisamment de marge de manœuvre pour contrôler la transition politique. Sa responsabilité est donc directement engagée pour approfondir le processus démocratique : le niveau d’attente, à la fois en Birmanie mais aussi parmi les partenaires occidentaux de la « Dame de Rangoon » reste élevé.
Gérer et approfondir ce processus n’est pas un objectif facile tant les dossiers comme les obstacles sont nombreux et périlleux. De la consolidation économique à l’unité nationale, les défis ne se régleront pas par quelques décisions. Il s’agit donc d’analyser un faisceau d’indices pour tenter de dégager un premier bilan de l’action de la LND sur la transformation du pays, et à travers ce bilan, répondre à la question taboue de la réussite ou pas d’Aung San Suu Kyi. Après la découverte d’images satellites montrant des villages brûlés et le témoignage horrifié des réfugiés, l’icône de la démocratie mérite-t-elle encore son titre ?