AFGHANISTAN – PAKISTAN – MOZAMBIQUE
Poids économique de l’héroïne
La Commission des services armés du Sénat a récemment auditionné le commandant du US Central Command, CENTCOM. On peut en retenir l’alarme sonnée par le recul de l’influence américaine en Asie centrale et la désignation des adversaires des États-Unis dans la région. La Russie y est décrite comme plus dangereuse que la Chine. L’Iran est un facteur préoccupant de déstabilisation régionale. Le tout est un développement policé des tweets du président Trump.
Le renforcement, depuis 2017, du contrôle policier et étatique exercé par l’État chinois au Xinjiang est certes la preuve que Pékin peine à assurer le maintien d’une stabilité parfaite dans la région. Il est surtout porteur d’un risque régional significatif, à l’heure du retour des combattants ouighours chassés de Syrie et d’Irak par la défaite de Daech.
À la suite de la désintégration de l’URSS, plusieurs républiques turcophones ont décidé d’abandonner l’alphabet cyrillique, qu’elles utilisaient depuis 60 ans, pour adopter un alphabet latin. Si ce passage a présenté peu de difficultés pour certains, il n’en a pas été de même pour d’autres, à la fois pour des raisons pratiques et pour des raisons culturelles, administratives et financières.
L’Asie centrale est caractérisée par son aridité, comme la mer d’Aral en donne l’image. Les ressources en eau, nécessaires pour la vie de près de 70 millions d’habitants aujourd’hui, y seront très critiques en 2050. La rétention de l’eau par les pays de l’amont et l’augmentation des besoins engendrent une pénurie croissante et, avec elle, une situation potentiellement conflictuelle. La ressource en eau provient des glaciers des massifs montagneux adossés à la Chine. Ils donnent ainsi naissance à l’Amou Darya, au Syr Darya, comme à l’Irtych et à l’Ily. De multiples facteurs, parmi lesquels la gestion de l’eau « aux caractéristiques chinoises » font de leur eau une denrée convoitée.
Le Pakistan et l’Afghanistan (AfPak), sont des pays associés depuis trois décennies par la violence islamiste. Le Tadjikistan, où l’islam modéré (sunnite, de rite hanafite) est religion d’État, est menacé par l’organisation État islamique (EI). La vulnérabilité d’une population pauvre aux offres financièrement généreuses que propose l’EI à ses recrues pourrait bien lui ouvrir les portes du pays. Ce serait alors un véritable corridor islamiste qui lierait les trois pays, entre l’océan Indien et la Chine occidentale, accompagnant de près ou de loin le corridor économique Chine-Pakistan. Dans cette région, l’activité de l’islam violent procède principalement de deux groupes antagonistes : les talibans et les militants de l’EI. Une guérilla dans leur voisinage immédiat que la Chine et la Russie pourraient trouver insupportable.
Depuis l’éclatement soviétique de 1991, le développement des nouveaux États situés dans la partie centrasiatique de l’Asie médiane passe par les ressources énergétiques. Le Tadjikistan est particulièrement mal doté dans ce domaine, sauf en ce qui concerne l’hydroélectricité. C’est pourquoi le régime parie sur celle-ci.
Entre Asie et Europe, les Routes ferrées de la soie Éléments documentaires Rémi Perelman-Asie21, septembre 2015 65 – 4,4 – 63 Ces trois chiffres qui fondent le mythe eurasiatique des Routes de la soie (relier 65 pays, 4,4 milliards d’individus soit 63 % de la population du globe) Les esprits chagrins en ajouteront un 4e : 29 % de … Lire la suite
FAITS L’émergence en 1995-1996 d’un concept nouveau en géopolitique, celui de « concurrences interrégionales », expliquerait le fonctionnement des relations entre les États asiatiques, y compris les nouveaux venus issus de la fragmentation du bloc soviétique. Il dérive des dynamiques régionales à la fin de la guerre froide. On peut lui attribuer l’apparition : du … Lire la suite