En proie aux gesticulations parfois erratiques des puissances extérieures et à l’immobilisme forcené de sa classe politique, l’Afghanistan a franchi le cap de l’élection présidentielle sans que cela permette de lever le moindre coin de voile sur son avenir. Bien au contraire, les incertitudes et les sources de déstabilisation s’accumulent.
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Afghanistan : Une fin d’été privée de boussole
Faussement comprise comme une nouvelle foucade d’un président américain décidément imprévisible, la rupture des pourparlers politiques entre Américains et islamistes radicaux afghans fait naître une nouvelle période d’incertitude dans le pays qui est à la veille d’une élection présidentielle elle-même porteuse de risques.
Afghanistan : L’été de tous les dangers ?
Les médias occidentaux se sont beaucoup préoccupés, durant l’été qui s’achève, de la brusque explosion de l’instabilité afghane. Pourtant, plusieurs signes montrent que derrière l’apparente reprise du conflit sur place, des tendances diverses se développent, dont certaines tendent vers la paix, tandis que certaines sont plus belligènes. L’été 2018 aurait-il été un tournant dans la conflictualité afghane ?
Quel cessez-le-feu afghan ?
Le 7 juin 2018, le président afghan Ghani a officiellement décidé un cessez-le-feu unilatéral qui sera en vigueur au moment des fêtes de l’Aïd-el-Fitr, pendant une durée estimée d’une semaine. Accueillie avec prudence par les taleban, cette décision a pourtant été suivie d’une annonce presque identique. Le mouvement insurgé a en effet proclamé le surlendemain un cessez-le-feu de trois jours à la même période.
Afghanistan – États-Unis – Chine : Bombardements américains sur des insurgés ouighours
En février 2018, les Américains ont bombardé des camps de l’East Turkestan Islamic Movement (ETIM) situés dans la province afghane du Badakhshan, contrôlée par les taleban.
Afghanistan : Tournant stratégique ?
La nouvelle flambée de violence qui a frappé la capitale afghane depuis le début de 2018 n’est pas seulement le signe que l’instabilité persiste dans le pays. Elle met en lumière les objectifs plus globaux, et sans doute plus lointains, des combattants multiples qui ont décidé de refaire de l’Afghanistan un lieu privilégié de l’agitation islamiste. Sous les yeux d’un pouvoir afghan totalement impuissant.
L’Afghanistan et les acteurs non occidentaux
Que veulent les taleban ? La question mérite en effet d’être posée et chaque groupe insurgé a probablement sa réponse.
Afghanistan : que veulent les taleban aujourd’hui ?
Chassés du pouvoir lors de l’intervention américaine de 2001, les taleban sont pourtant encore considérés comme la source principale et unique de l’opposition armée au pouvoir de Kaboul et à ses soutiens internationaux. Il n’en est pourtant rien, et l’échiquier politique de la guerre afghane est à la fois plus complexe et moins simpliste.