Histoire et géographie sont les deux mamelles du géopoliticien. L’histoire du paysan, c’est celle d’un parasite de la nature – dont il est partie. Il la façonne tel un artiste pour en faire un lieu de vie agréable, c’est en ce sens que l’histoire est devenue, selon la belle formule de Sylvain Tesson1, le paysan de la géographie, résultat, durant des siècles, de ses actions pour s’ancrer à la terre : les chasseurs cueilleurs s’étaient stabilisés, ils étaient devenus agriculteurs, et la terre terroir. Sculpteurs des paysages, ils avaient su associer le beau et l’efficace pour durer, pour faire la vie.