Australie – Chine – États-Unis : Le paradoxe du statu quo australien

En 2012, l’ancienne Première ministre travailliste (ALP*) Julia Gillard (2010-2013) embrassait autant son « siècle asiatique1 » et le « boom » des échanges commerciaux sino-australiens, qu’elle n’accueillait sur les côtes septentrionales australiennes quelques 2 500 soldats américains ainsi que le président américain Barack Obama (2009-2017) qui venait lancer son Pivot to Asia* depuis Canberra. Son successeur travailliste, Anthony Albanese, cherche désormais autant, après le gel diplomatique sino-australien des dernières années (LNP*), à apaiser les relations avec la Chine2 qu’à acquérir malgré les obstacles3 des SNA* américains et/ou britanniques dans le cadre de l’Aukus*. Si la Chine peut certes avoir changé, l’acquisition de submersibles anglo-saxons ne risque peut-être pas de faciliter la détente souhaitée. Quoique.

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Australie – États-Unis – Royaume-Uni : Les travaillistes australiens face à l’AUKUS

En date du 15 septembre 2021, Canberra, Washington et Londres surprenaient le monde en annonçant le lancement de l’AUKUS*. Résultat d’un travail de plusieurs mois de l’ex-Premier ministre australien Scott Morrison, mais davantage de la simultanéité au pouvoir de trois gouvernements anglo-saxons décidés à contenir la Chine, il est autant intéressant de s’interroger sur les raisons qui ont amené les libéraux à sceller secrètement cette entente militaire tripartite qu’à en observer désormais les conséquences pour le gouvernement travailliste fraîchement élu.

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Pacifique  AUKUS : malaise en Océanie

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La signature du pacte AUKUS* n’a pas manqué de faire réagir dans le Pacifique. Passée la surprise de cette annonce, les États insulaires de la région ont commencé à faire part de leurs inquiétudes liées à ce nouveau partenariat de sécurité et surtout à l’acquisition par l’Australie de SNA*. Compte tenu de sa position stratégique dans une éventuelle confrontation entre les deux grandes puissances, l’Océanie peut difficilement faire entendre sa voix et s’attend à de fortes pressions, si ce n’est à être placée devant le fait accompli. Une alliance régionale pourrait-elle desserrer l’étau qui va sans doute l’étrangler ?

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Australie : Nucléaire, au risque de tout perdre

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En engageant l’Australie dans le « schéma chinois » des États-Unis, le Premier ministre Scott Morrison vient de mettre son pays à mal. Les sous-marins nucléaires anglo-américains dont l’Australie doit être dotée ne seront pas en ligne avant dix à quinze ans, s’ils sont effectivement construits, ce dont on peut douter. En attendant l’Australie reste seule et nue soumise aux sanctions chinoises : elle perd ce marché et ses échanges extérieurs sont désorganisés ; le pays est ouvertement menacé par la Chine de frappes conventionnelles et à terme nucléaires. Car voici, non sans raisons l’Australie dénoncée comme une puissance nucléaire virtuelle. Cela, en échange d’une protection illusoire car l’Australie ne sera pas défendue en cas de crise. Au total, une mauvaise affaire et une grave crise politique prévisible en Australie.

By committing Australia to the « Chinese scheme » of the United States, Prime Minister Scott Morrison has just undermined his own country. The Anglo-American nuclear submarines, which Australia is to be equipped with, will not be operational for ten to fifteen years, if they are built, which is doubtful. In the meantime, Australia remains alone and nude, subject to Chinese sanctions: it is losing this market and its foreign trade is disorganized; the country is openly threatened by China with conventional and eventually nuclear strikes. For here, not without reason, Australia is denounced as a virtual nuclear power. And this in exchange of an illusory protection, because Australia will not be defended in case of crisis. All in all, a bad deal and in the long run, a serious political crisis predictable in Australia.

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