Entre Xi Jinping, Poutine et Zelensky, l’initiative d’Orban pour le retour de la paix en Ukraine

Par le général (2s) Daniel Schaeffer, membre du groupe Asie21-Futuribles, ancien attaché de défense en Thaïlande, Vietnam et Chine

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Le 8 juillet 2024, Viktor Orban, premier ministre de Hongrie et président de l’Union européenne jusqu’en décembre, vient d’achever sa visite en Chine pour s’entretenir, entre autres, de la perspective d’un cessez-le-feu en Ukraine et des négociations de paix qui s’ensuivraient. Cette « mission 3.0 », comme il l’appelle, fait suite aux deux démarches identiques qu’il a accomplies les 2 et 5 juillet respectivement auprès des présidents ukrainien et russe sachant que, du côté russe, Vladimir Poutine a déjà proposé au moins par quatre fois de négocier et se montre prêt à un cessez-le-feu. Malheureusement il présente des conditions nettement irrecevables, voire bloquantes. Mais au moins, il y a un espace d’ouverture, bien que très étroit, mais ouverture quand même. En revanche, Zelensky, dans son entêtement à vouloir poursuivre la guerre avec le vain espoir de rétablir une situation qui lui est peu favorable, n’a pas donné de réponse franche à Orban.

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Chine – Philippines – Mer de Chine du Sud : Entre tensions persistantes et dialogue

Après que le gouvernement philippin a révélé, le 21 mars 2021, la présence indue de 220 bateaux des milices maritimes chinoises sur le haut-fond Whitsun, dans la zone économique exclusive (ZEE) du pays, ses velléités de réaction se heurtent à une impavide immobilité chinoise. Dans les rangs même du gouvernement philippin, et dans son opposition, le mécontentement frémit tandis que le président Duterte, toujours aussi soucieux de maintenir la qualité de ses relations de tributaire avec la Chine, déclare « bon à jeter à la corbeille » le jugement rendu par la Cour permanente d’arbitrage le 12 juillet 2016 et, à côté de cela, participe en visioconférence au 6e dialogue bilatéral avec Xi Jinping.

After the Filipino government made known, on March 21, 2021 the undue presence of 220 ships of the Chinese maritime militias on Whitsun reef, in Philippines exclusive economic zone (EEZ), Manila vain attempts to react are confronted to a Chinese unwavering immobility. As discontent is growing among some officials of the Filipino government, and among opponents as well, about their president’s policy towards China regarding the country’s trampled interests in the South China Sea, Rodrigo Duterte, still anxious to keep his tributary relations with China at the best possible level, dared to qualify the award pronounced by the Permanent Court of Arbitration on July 12, 2016 « just paper » fit for the “waste basket”. And besides that he hold with Xi Jinping, by videoconference, the sixth bilateral round of negotiations between the two countries.

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Chine – Philippines – Mer de Chine du Sud : Vers une appropriation chinoise de tous les socles rocheux inoccupés dans les Spratleys

Le 21 mars 2021 les Philippins révèlent avoir découvert, le 7 mars, la présence de 220 bateaux de pêche chinois sur le haut-fond Whitsun, dans les Spratleys, en violation complète du droit de la mer relatif aux activités étrangères dans la zone économique exclusive (ZEE) d’un autre État, en l’occurrence celle des Philippines. Or il s’avère que les contrevenants appartiennent aux milices maritimes chinoises et que, selon les indices recueillis et l’histoire d’un passé récent, elles amorcent une annexion prochaine du récif. Le mode opératoire qui se dessine apparaît en effet pouvoir se calquer sur celui qui a été mis en œuvre par les Chinois à partir de 1995 pour s’emparer du haut-fond Mischief, puis le transformer complètement en île artificielle et en plateforme militarisée à partir de 2016.

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Chine – mers de Chine : Entrée en vigueur de la loi chinoise sur l’exercice du droit de l’État en mer : perspective de crises majeures

Le 22 janvier 2021, le Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire chinoise a promulgué la nouvelle « loi de la république populaire de Chine sur la police maritime ». Elle permettra aux garde-côtes chinois d’exercer le droit de l’État en mer sur toutes les zones maritimes revendiquées par Pékin au-delà de ses droits légitimes en mer de Chine de l’Est et du Sud ainsi que dans le détroit de Taïwan, et ainsi de mener des opérations de police dans plusieurs secteurs des zones économiques exclusives de ses voisins et en haute mer. En s’arrogeant un tel droit la Chine renforcera ses prétentions sur des espaces marins internationaux. Si les pays d’Asie du Sud-Est et les pays dont les marines fréquentent ces mers ne se liguent pas pour exiger immédiatement l’abolition ou la rectification d’une telle loi, son application, effective depuis le 1er février, conduira fatalement à des passes d’armes violentes entre garde-côtes chinois et forces navales sud-est asiatiques ainsi que celles des États-Unis et de leurs alliés.

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On the 22nd of January 2021 the Standing committee of Chinese People’s National Congress adopted the new “law of the People’s Republic of China on the maritime police”. That law shall allow the Chinese coast guards to enforce the maritime law all over the maritime areas that Peking is claiming beyond its legitimate rights in the East and South China seas as well as in the Taiwan strait, and thus to conduct maritime police operations over different parts of the exclusive economic zones of the other coastal States of the two seas, and over the remaining part of high sea in between in the South China sea. By availing itself with such prerogatives China will strengthen its claims over international maritime areas. If the South-East Asian Nations and the countries whose merchant ships and navies are accustomed to cross those seas or exercise there do not immediately demand the abolition or the modification of that law, it shall inevitably lead to violent clashes of arms between Chinese coast guards and the South East Asian countries’ naval forces and those of the United States and its allies.

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