Les habitants d’Okinawa sont toujours inquiets de la situation dans le détroit de Taïwan. Lors des exercices militaires chinois autour de l’île à la suite à la visite de Nancy Pelosi en août 2022, cinq missiles sont tombés dans la ZEE* du Japon au large de l’île de Yonaguni. L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe disait : « S’il y a un problème à Taïwan, il y a un problème au Japon » (台灣有事,日本有事). Les habitants d’Okinawa ne soutiennent pas cette position. Et selon un sondage1, plus de 70 % des sondés s’opposeraient à ce que les forces d’autodéfense s’unissent à l’armée américaine, contre la Chine. Et les Taïwanais ne souhaitent pas de guerre sur leur territoire.
Yonaguni
Japon – Chine – Taïwan : Appréhensions japonaises
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La crise ukrainienne a provoqué dans le monde, et en premier lieu en Asie, le souci de voir la Chine se lancer dans une opération de conquête de Taïwan par la force. Comme le dit Xi Jinping, l’option reste ouverte si des forces hostiles s’opposent à une réunification pacifique. Compte tenu de la position géographique du Japon par rapport à Taïwan et à la Chine, Tokyo prend l’hypothèse de la menace armée chinoise très au sérieux et se prépare à faire face à de potentiels débordements sur son territoire. Mais il conserve toutefois l’espoir que les démons de la guerre ne l’emporteront pas.
Taïwan – États-Unis – Chine Acte IV scène 1 : la tornade Pelosi. Pas de sirènes à Taïwan face aux tirs de missiles chinois
À la suite de la visite de Nancy Pelosi à Taipei, Pékin lance 11 missiles Dongfeng autour de Taïwan dont dont 4 survolent Taïwan y compris sa capitale. C’est le Japon qui annonce le premier la trajectoire des tirs de missiles. Et aucune sirène ne retentit à Taïwan alors que l’île est équipée d’un radar américain de défense aérienne (station radar Leshan, cf. encadré 1) dont on dit qu’il est plus performant que celui du Japon1.