De l’échec de la candidature de la ville de Busan à l’organisation de l’exposition universelle en 2030, à l’absence d’invitation pour le prochain sommet du G7 qui se tiendra du 13 au 15 juin 2024 à Borgo Egnazia en Italie, la Corée du Sud fait face depuis plusieurs mois à une série de revers diplomatiques. Dernier en date : la fermeture de l’ambassade du Nicaragua à Séoul et l’ouverture annoncée par ce même pays d’une ambassade à Pyongyang. L’organisation du premier sommet Corée du Sud-Afrique qui se tiendra à Séoul les 4 et 5 juin pourrait permettre au président Yoon de redorer son blason, à la seule condition qu’il ressorte de ce sommet quelque chose de substantiel.
Yoon Suk-yeol
Corée du Sud – États-Unis : Des SNA pour Séoul
Unanimes derrière Le vice-amiral Kim Myung-Soo, président du Comité des chefs d’état-major interarmées de la république de Corée, les dirigeants et l’opinion publique coréenne souhaitent que leur pays puisse se doter au plus tôt de sous-marins nucléaires d’attaque. Ceux-ci semblent être déjà à l’étude, dérivés des sous-marins KS III en service dont les dimensions sont comparables aux sous-marins d’attaque français. D’ici 2035, date estimée de leur mise en service, Séoul, dont les réacteurs nucléaires sont parmi les meilleur au monde, saura bien concevoir la chaufferie nucléaire navalisée et disposer des charges d’uranium fortement enrichi qui leur sont nécessaires. Le prix à payer sera le bras de fer à engager avec Washington. Séoul ne semble pas s’en effrayer. Il envisage même d’aller plus loin jusqu’à se doter de sous-marins nucléaires lanceur d’engins, des SNLE, noyau d’une future force de dissuasion à venir.
Unanimously behind vice-admiral Kim Myung-Soo, Chairman of the Republic of Korea’s Joint Chiefs of Staff, Korean leaders and public opinion want their country to acquire nuclear attack submarines as soon as possible. These appear to be already under consideration, derived from the KS III submarines currently in service, whose dimensions are comparable to those of French attack submarines. By 2035, the estimated date of their commissioning, Seoul, whose nuclear reactors are among the best in the world, will be able to design the naval nuclear boiler room and obtain the loads of highly enriched uranium they need. The price to be paid will be the arm wrestling with Washington. Seoul doesn’t seem to mind. It even plans to go so far as to acquire nuclear-powered ballistic missile submarines, the core of a future deterrent force.
Corée du Sud – États-Unis – Japon. Camp David : un changement de paradigme, vraiment ?
Après des années d’effort, les États-Unis ont réussi à organiser à Camp David, le 18 août 2023, une rencontre trilatérale avec le Premier ministre japonais et le président sud-coréen. Au terme de la réunion des mesures sécuritaires et économique ont été annoncées1, formalisant un fort rapprochement entre la Corée du Sud et le Japon. Le communiqué final va jusqu’à parler d’« une nouvelle ère de partenariat trilatéral ». Un mouvement souhaité de longue date par les États-Unis. Si ces derniers et le Japon semblent avoir tout à gagner à cette entente renforcée, ce n’est pas forcément le cas pour la Corée du Sud. Cette dernière pourrait donc, à l’occasion d’une prochaine élection, faire marche arrière d’autant plus que le communiqué de Camp David, adopté sans véritable débat préalable, est loin de faire consensus dans le pays.
Taïwan – Chine – États-Unis « Acte III scène 4 » : Nancy Pelosi annule son voyage à Taïwan
斐洛西取消訪問台灣
À l’occasion du 43e anniversaire du Taiwan Relations Act (TRA*) signé en 1979, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, avait l’intention de se rendre à Taipei pour démontrer, comme a pu dire le MOFA*, le soutien du Congrès américain à Taïwan ainsi que l’importance qu’il attache aux relations américano-taïwanaises. Il y a déjà eu un précédent (3e crise dite du détroit de Taïwan 1995-1996) lorsque Lee Teng-hui, alors président de la république de Chine (Taïwan) s’était rendu aux États-Unis pour une réunion d’anciens élèves de l’université Cornell (9 juin 1995) : en réponse, Pékin avaient envoyé deux salves de missiles balistiques, une au nord et l’autre au sud de Taïwan, au large des côtes, comme un avertissement.